19 août 2021 - La Via Francigena de Langres à Torcenay

Nous quittons Langres ce matin pour rejoindre Torcenay au bout d'une randonnée de vingt-cinq kilomètres dont une grande partie le long du lac de la Liez. A priori, un parcours sans autre difficulté que la distance.

Pas en forme resplendissante depuis le début de la semaine, Aurélie a cette fois décidé de faire l'impasse. Par contre, Diane nous accompagnera de nouveau, Kévin et moi, pour une partie de l'étape.

Côté météo, si le ciel reste plombé, nous bénéficions quand même de 19° C au départ. Une température bien agréable pour randonner.

Nous commençons la randonnée par la promenade d'Ellwangen, à Langres. Celle-ci correspond au chemin de ronde, rue Denfert Rochereau, passant notamment par la tour Saint-Ferjeux.

En 1989, une œuvre du sculpteur néerlandais Eugène Van Lamsweerde y fut installée. Intitulée "L'air et les songes", elle est dédiée au philosophe champenois Gaston Bachelard.​​​​​​​

Depuis le rempart, nous pouvons apercevoir le lac de la Liez que nous longerons tout à l'heure.

Nous quittons Langres en franchissant le rempart par la porte Henri IV, rue du Grand Cloître. Seul accès à l'est de la cité, elle donne sur le quartier de Sous-Murs.

Nous traversons alors le faubourg de Sous-Murs qui hébergeait, dès le XIIIè siècle, les activités de tannage de peaux. Pour en sortir, nous empruntons la porte basse où on collectait les taxes sur les marchandises entrant dans la ville.

Nous continuons ensuite en direction de Peigney par la route éponyme à travers la vallée de la Marne.

Croiriez-vous que ce petit cours d'eau que nous franchissons soit bien la plus longue rivière de France ? Cette large rivière que nous avions longée lors de précédentes étapes du côté de Châlons-en-Champagne ou Vitry-le-François ?

Eh bien, oui, mais si elle est ici si petite, c'est juste parce que nous ne sommes qu'à six kilomètres de sa source, à Balesmes-sur-Marne.

À peine la Marne franchie, nous débouchons sur le canal entre Champagne et Bourgogne. Nous passons le pont puis nous suivons le canal pendant un kilomètre vers la droite, jusqu'au pont suivant. C'est bucolique à souhait !

Du canal, nous continuons par un chemin de campagne en direction du barrage de la Liez. À défaut de train, les vaches en sont réduites à nous regarder passer...

Du barrage, nous bénéficions d'une superbe vue sur Langres. De celles que j'aurais aimé avoir hier en y arrivant. Mais puisqu'il paraît qu'on ne peut pas tout avoir dans la vie...

Parlons-en, tiens, de ce barrage de la Liez. Mesurant 490 mètres de long, construit en terre, il n'a pas la classe de celui du réservoir de la Mouche que nous avions traversé hier mais il s'intègre sans doute mieux dans le paysage.

Achevé en 1886, il forme un lac de 270 hectares, le plus grand des quatre créés pour soutenir l'étiage du canal entre Champagne et Bourgogne.

Après le shooting photo du barrage, nous nous lançons dans un long périple le long de la rive nord du lac. Neuf kilomètres d'un chemin tout en courbes nous attendent.

Je craignais que ce ne soit lassant, comme les nombreux kilomètres parcourus le long des canaux lors d'étapes précédentes. Mais non, pas du tout ! On arpente un beau chemin proposant de nombreuses superbes vues tant sur le lac que sur ses environs...

Ou même encore sur Langres, comme ici...

Sur le dernier gros kilomètre avant de rejoindre la D 266, à Lecey, le chemin n'offre plus guère l'occasion de voir le lac mais la campagne est belle.

La D 266. C'est là, au pied du panneau de la Via Francigena, que nous abandonnons Diane pour la deuxième fois cette semaine. Mais puisque c'est son choix...

La D 266. Trois cents mètres à parcourir sur son asphalte, le temps de franchir la Liez. Ou presque...

Au bout de trois cents mètres, donc, nous empruntons à nouveau un chemin de campagne en direction de Chatenay-Vaudin par la vallée de la Liez.

Accrochée à sa colline, sur la rive droite de la Liez, Lecey veille sur nous.

Oh ! Un orvet ! J'en voyais pas mal quand j'étais gamin. Il y a un siècle, quoi... Maintenant, j'ai l'impression que l'espèce se fait plus rare. Ces foutus changements climatiques, peut-être... À moins que les pesticides...

Au revoir Lecey, bonjour Chatenay-Vaudin !

L'église Saint-Mammès de Chatenay-Vaudin date initialement du XIIIè siècle mais elle fut très remaniée. Son clocher est en bois couvert d'ardoises.

Nous sortons de Chatenay-Vaudin par l'impasse des Vignes. Sans doute y avait-il ici des vignes, au temps jadis. Mais aujourd'hui, rien, nada.

Le chemin s'élève sur un plateau, entre Chatenay-Vaudin et Montlandon.

Du plateau, en jetant un œil vers l'arrière, nous découvrons avec surprise que la ville de Langres est encore visible d'ici ! Il est vrai que si nous avons déjà parcouru plus de seize kilomètres, nous n'en sommes qu'à neuf kilomètres à vol d'oiseau...

Un kilomètre nous sépare alors de la D 51, au Boute-en-Chasse. Où nous prenons à gauche direction Montlandon.

Puis arrive la belle surprise du jour. Nous avions déjà deviné sa superstructure lors de notre progression sur le plateau mais sans aucune certitude de ce que nous allions découvrir.

Le fort de Montlandon, ou fort Mortier, est là, tapi sur la crête entre Montlandon et la N 19. L'appellation "Fort fermier" affichée à l'entrée vient de l'ancien propriétaire, un agriculteur qui y tenait une auberge.

Construit de 1883 à 1885, il est le dernier des huit forts érigés autour de Langres dont il est distant de dix kilomètres.

Aujourd'hui, le fort a été racheté par deux jeunes couples qui y développent un projet mêlant production de légumes, préservation de la nature et valorisation de l'histoire. Allez donc les encourager sur Facebook ! Tapez-y simplement @LeFortFermier pour les trouver.

Je ne vais pas vous faire l'historique du fort, vous trouverez un lien ci-dessous par lequel vous trouverez tout ce qui pourrait vous intéresser.

Pour notre part, alors que nous déambulons dans la cour intérieure du fort, nous sommes accueillis par Maïlys qui a la gentillesse de prendre un peu de son temps pour nous faire faire le tour du propriétaire. Alors, n'hésitez pas si vous passez par ici à leur rendre une petite visite, ça en vaut vraiment la peine.

Nous quittons le fort de Montlandon vers Torcenay en passant par le village de Montlandon puis en contournant le fort par le sud.

À l'époque de sa construction, celui-ci devait être bien visible mais aujourd'hui des arbres le dissimulent. Tout juste peut-on encore deviner certains éléments de sa superstructure.

Après la traversée de la N 19, nous marchons encore cinq cents mètres sur la Départementale avant d'emprunter un chemin dans les bois. Un chemin qui prend différentes formes, pas toujours très praticables...

... encore moins quand on nous place des obstacles en travers...

Mais tout finit toujours par s'arranger...

À hauteur de Culmont, nous devons descendre vers Torcenay par le Val Fémont mais des travaux forestiers rendent au départ le chemin impraticable. Nous sommes donc contraints de contourner à travers bois avant de récupérer un beau chemin.

La campagne est le théâtre du dernier kilomètre. Torcenay est en vue.

Et nous mettons un terme à notre randonnée place de Verdun.

Quelles que soient les futures étapes, celle-ci restera toujours pour moi une des plus belles de la Via Francigena.

De très beaux chemins, un patrimoine historique riche et de superbes paysages composent un cocktail à déguster sans modération. Bon, la distance de 25 kilomètres risque peut-être d'en décourager certains mais pourquoi dès lors ne pas la couper en deux ?

Bref, on en redemande !

Si vous souhaitez parcourir cette étape de la Via Francigena, vous trouverez ci-dessous la trace GPX :