23 Août 2021
Après un week-end de repos, de lessives et aussi d'un peu de tourisme, me voici de retour sur la Via Francigena. Seul pour toute la semaine.
L'étape du jour, pas très longue puisque d'une vingtaine de kilomètres à peine, m'emmène de Coublanc à Framont. Dès la sortie du territoire de la commune de Coublanc je passerai ainsi de Haute-Marne en Haute-Saône. Y trouverai-je autant de plaisir ?
En tout cas, côté relief, le profil du parcours présente quelques petites bosses intéressantes et, en ce qui concerne la météo, même si le ciel est couvert ce matin, ça devrait rester sec avec des températures légèrement supérieures à 20° C. Parfait, donc.
Je démarre donc de la rue du Château, exactement de là où je m'étais arrêté vendredi, et... je ne peux pas dire que je me mette vite en route.
En effet, à l'angle avec la rue de la Barre, je rencontre une dame âgée en train d'arroser les fleurs dans des bacs en pierre posés le long d'un muret. Et la conversation s'engage...
Puis, arrive le propriétaire du jardin sis de l'autre côté du muret. Et la conversation se prolonge...
Enfin, se présente sur les lieux, le châtelain, par ailleurs cousin du propriétaire du jardin ! Et la conversation s'éternise... Bref, en une demi-heure, j'ai réussi à avancer de cinquante mètres !
Après avoir enfin pris congé de mes interlocuteurs, je descends la rue de la Barre pour rejoindre la Resaigne à proximité de l'endroit où elle se jette dans le Salon. La rivière, n'est-ce pas...
Nous quittons Coublanc vers le sud à travers les campagnes, entre la D 122 et le Salon...
... avant de traverser celui-ci au bout de la Combe Bournot.
Puis de nouveau le chemin s'élève progressivement sur la Côte au Greuillet. Nous sommes à la limite entre la Haute-Marne et la Haute-Saône et jusqu'ici la randonnée est très agréable.
Nous traversons un vallon qui marque la limite entre les deux départements puis nous descendons vers Leffond. Logique, non ?
Nous arrivons donc dans Leffond... Nous ne faisons en réalité que le toucher... hmmm... puisque nous prenons à gauche par la rue de Verdu juste avant le pont sur le Salon.
Leffond est associée à la commune de Champlitte. Techniquement, nous sommes donc sur le territoire de celle-ci et nous le resterons jusque Framont. En vingt kilomètres, nous n'aurons donc traversé que trois communes.
Laissons derrière nous ces questions métaphysiques et continuons notre chemin. De la sortie de Leffond, celui-ci traverse une grande plaine agricole avant de redescendre le long du Salon à hauteur de l'ancien Moulin de la Bataille.
À partir de l'ancien moulin, la vallée se fait plus encaissée, le chemin se fraye dans un premier temps un passage entre le Salon et la colline. Puis, la rive s'élargit et le paysage s'ouvre. J'adore...
Montarlot-lès-Champlitte, associé lui aussi à la commune de Champlitte, est un joli petit village, particulièrement autour du pont construit en 1823 sur le Salon.
Faute d'y avoir trouvé de quoi me distraire, j'ai toutefois vite fait de le traverser. Il faut aussi préciser que d'un bout à l'autre, il ne mesure que cinq cents mètres...
De la sortie de Montarlot-lès-Champlitte à la D 460 qui mène à Champlitte, c'est un beau parcours que nous abordons.
Après un nouveau passage sur le Salon, le chemin longe le flanc de la colline à travers la campagne. À la Départementale, j'aurai déjà parcouru la moitié de l'étape et je n'aurai vu ni les kilomètres ni le temps passer !
L'arrivée à Champlitte ne se fait pas de la meilleure manière qui soit. Bon, à la décharge des baliseurs de la FFRP, il est vrai que les alternatives sont rares mais on aurait pu entrer dans Champlitte par la D 17. Cela aurait au moins permis de passer devant le château et l'église Saint-Christophe.
Là, c'est à peine si on les devine tous deux derrière les arbres. Alors que, depuis 2016, Champlitte a été désignée commune référent pour le développement de la Via Francigena en France, la voilà bien mal servie.
Par contre, on passe bien devant le couvent des Augustins dont la construction remonte au XVè siècle. Toutefois, dans la rue des Casernes (D 460), il se confond avec les autres habitations et la plaque explicative est du côté opposé à notre sens de marche, donc invisible. Je l'ai donc loupé...
C'est finalement à partir du chemin de Saint-Jean que nous remontons que le couvent est le plus visible. À l'instar de l'église Saint-Christophe.
Des différents couvents qui existaient à Champlitte en 1830, celui des Augustins est le seul encore debout même s'il fut fortement dégradé depuis la Révolution.
Le bâtiment servit tour à tour de logements, de bureaux pour l'administration du district, de tribunal, de prison, de gendarmerie avant de redevenir du logement. Le nouveau propriétaire fit détruire l'église, la chapelle Saint-Sébastien et la moitié du cloître.
Pour rejoindre ensuite Champlitte la Ville, encore une commune associée à Champlitte, le chemin fait un détour par les Vignes Saint-Jean et les Chatelots.
Nous évoluons ainsi dans la plaine du Salon au pied des collines. Ça ne dure qu'un kilomètre mais le chemin est très agréable et nous offre une vue de loin sur Champlitte.
Nous entrons dans Champlitte la Ville par la D 17 et atteignons bientôt l'église Saint-Christophe.
Bien que remaniée à de nombreuses reprises jusqu'au XVIIIè siècle, elle a conservé de son origine au XIè siècle les arcades de sa nef romane. Cela en fait la plus ancienne nef de Haute-Saône.
Puis nous empruntons la D 103 pour rejoindre Margilley, une énième commune associée à Champlitte.
Le village gît au sommet d'une colline dominant le Salon. Fouette, cocher, ça grimpe ! Mais encore de belles vues au programme...
Normalement, la Via Francigena quitte la Grand Rue de Margilley par une petite ruelle une soixantaine de mètres avant d'atteindre l'église Saint-Christophe. Je choisis plutôt de continuer jusque là et de tourner alors dans la rue de l'Abreuvoir.
L'église de Margilley est toute simple, ce n'est pas ici le clou du spectacle. Celui-ci se trouve plus bas, rue de l'Abreuvoir.
Margilley possède en effet une magnifique fontaine lavoir et abreuvoir des XVIIIè et XIXè siècle. Si la fontaine date de 1782, les bassins et l'abreuvoir datent de 1884. C'est le couteau suisse des lavoirs ! Du 3-en-1 !
La rue de l'Abreuvoir continue à descendre abruptement vers le Salon et se transforme en chemin avant de finalement remonter progressivement la colline.
Au sommet de la côte, à la Croix de Rondet, on retrouve une petite route asphaltée qu'on suit en direction de Neuvelle-lès-Champlitte pendant sept cents mètres.
Nous quittons la route avant d'arriver à Neuvelle-lès-Champlitte pour emprunter un très joli chemin de campagne qui coupe toute une série de combes entre Près de Reine Fontaine et les Chailles.
Attention, on regarde toutes par iciiii... On souriiiit... Cheeeese ! S'il vous plaît, Mesdames, un peu d'attention ! S'il vous plaît !
Les Chailles constituent une grosse colline occupée essentiellement par des cultures qui domine la vallée du Salon. Le point de vue qui nous est offert nous donne une bonne idée des paysages de cette partie de la Haute-Saône.
Il n'y a plus qu'à se laisser descendre vers le village de Framont.
Nous arrivons à Framont par le cimetière pour terminer à l'église Saint-Rémy.
Passage de Haute-Marne en Haute-Saône réussi pour cette étape entre Coublanc et Framont. Je ne peux évidemment pas généraliser car, sur ces vingt kilomètres, je n'aurai jamais fait que suivre la vallée du Salon.
Mais voilà une vallée bien agréable, avec de beaux chemins, de beaux paysages, de charmants villages... Bref, une belle étape encore !
Comme je l'écrivais plus haut, la Via Francigena ne passe pas par deux monuments essentiels de Champlitte que sont le château et l'église. Sans doute est-ce dû au fait que Champlitte sera considérée par beaucoup comme une ville-étape et que, donc, les marcheurs auront tout le loisir de la visiter. C'est un argument tout à fait défendable.
En ce qui me concerne, en respectant une longueur d'étape de 20 à 25 km, Champlitte tombait en plein milieu. Il aurait donc fallu que je me résolve à faire une demi-étape. Ce que, vous l'aurez compris, je n'ai pas voulu faire.
J'ai donc profité du week-end pour visiter cette charmante ville. En voici quelques aspects :
Champlitte, commune référent de la Via Francigena en France
Le château de style néo-classique avec façade renaissance est sans doute le monument qui retiendra le plus l'attention du visiteur, à Champlitte.
Construit au XVIIIè siècle, il remplace d'autres châteaux construits antérieurement à cet emplacement. En effet, la présence ici d'un château-fort au Moyen Âge est attestée.
À la mort de la propriétaire, en 1823, ses trois enfants décident de mettre le château en vente. La Mairie choisit de le racheter et le château sert alors d'hôtel de ville, de logement et d'école pour les jeunes filles.
Depuis 1957, il abrite le musée départemental d'histoire et de folklore. Chaque salle met en scène des aspects de la vie d'antan. C'est extrêmement intéressant et bien fait ! Je ne peux que vous recommander la visite de ce musée !
En 1439, l'église Saint-Christophe de Champlitte n'existait pas mais il y avait bien une chapelle du même nom. C'est suite à une bulle du pape Eugène IV qu'une église collégiale fut érigée.
Au cours du XVIIIè siècle, l'église fut plusieurs fois détruite, et reconstruite. En 1791, alors qu'une énième reconstruction est entreprise, les travaux sont interrompus par la Révolution. Ce n'est qu'en 1823 que l'église sera de nouveau fonctionnelle.
En 1888, le toit et le clocher partent en fumée. Un clocher provisoire est construit. Du provisoire qui dure puisque c'est toujours lui que vous pouvez voir aujourd'hui. Mais moi je trouve qu'il a fière allure, non ?
Je n'ai pas pu visiter l'intérieur de l'église mais on peut y admirer une fresque du martyr de Saint-Christophe.
Contact avec le bureau Via Francigena
Si vous avez des remarques, des questions, des commentaires... concernant la Via Francigena, vous trouverez un bureau dédié dans le bâtiment de la Mairie.
Sinon vous pouvez envoyer un email à viafrancigena.champlitte@gmail.com
Taxi testé, approuvé et recommandé
Enfin, pour en terminer avec Champlitte, si vous cherchez un taxi pour vos déplacements sur place, je ne peux que vous recommander David Podubcik. Je n'ai pas pour habitude de faire de la publicité mais David est éminemment sympathique et applique des tarifs préférentiels pour les randonneurs !
Vous pouvez le contacter au 06.80.96.65.03
Si vous souhaitez parcourir cette étape de la Via Francigena, vous trouverez ci-dessous la trace GPX :