07 juillet 2020 - La Via Francigena de Péronne à Trefcon

Deuxième jour de randonnée, cette semaine, sur la Via Francigena. Cette fois, mes pas m’emmènent de Péronne à Trefcon. Un peu moins de 20 km. C’est une courte étape mais qui va loin ménage sa monture.

Allez, trêve de bavardage, je vous emmène en voyage.

A Péronne, le parcours nous fait passer devant les vestiges des remparts du XVIIè siècle témoignant d'une partie seulement de l'histoire de la ville, encore plus riche que celle de Bapaume. On en trouve en effet déjà des traces à l'époque mérovingienne.

Contrairement à l'arrivée de l'étape d'hier, on arrive rapidement en pleine nature, accompagné par le chant des oiseaux mais aussi harcelé par les attaques incessantes d'innombrables moustiques !

Les cinq premiers kilomètres se parcourent sur l'ancienne ligne de chemin de fer de Saint-Just-en-Chaussée à Douai. La ligne fut mise en service en octobre 1873 et resta exploitée jusque dans les années 1970.

Au Moyen-Age, la forêt traversée était un repaire de voleurs, bandits, et autres criminels. Perso, je n'y ai croisé absolument personne !

De temps en temps, une rare ouverture nous autorise un regard sur la campagne environnante.

Juste avant Doingt, en quittant momentanément la Via Francigena, on peut aller observer le "Doigt de Gargantua". Il s'agit d'un menhir emmené là 3 ou 4000 ans avant notre ère. Il pèserait 20 tonnes ! Pour les amateurs de Outlander, on n'a aucune trace d'un passage vers le passé !

La randonnée reprend alors son cours sur l'ancienne ligne de chemin de fer, le long du Doingt. On ne s'en lasse pas !

Voici d'ailleurs le Doingt ! Quoi ? Vous ne le voyez pas ?

Bon, et ici alors ?

Par endroits, quelques fleurs apportent une petite touche de couleur dans cet océan de verdure.

Après avoir quitté la vallée du Doingt et avoir traversé Cartigny, un petit bâtiment implanté au bout d'une allée d'arbres attire mon attention. Mais qu'est-ce donc ? Eh bien, il s'agit en fait de la chapelle Notre-Dame des Vignes ! Datant de 1863, elle est la seule portant ce nom dans la Somme.

De la chapelle, on dispose d'une vue plutôt sympathique sur Cartigny.

On continue alors dans la campagne. Et j'ai même cru voir un monstre dans le ciel !

Le chemin zigzague sur le plateau avant d'arriver à Bouvincourt-en-Vermandois où la mairie a l'air abandonnée. Mais l'horloge fonctionne et sonne toujours l'heure !

A Vraignes-en-Vermandois, mon attention est attirée par l'église Saint-Pierre et sa statue à la Vierge.

Vraignes-en-Vermandois, c'est aussi le village natal d'Hector Crinon, cultivateur, sculpteur et poète ! Il est surtout connu pour ses satires picardes et j'aime particulièrement celle-ci https://www.languepicarde.fr/circuit/crinon3.mp3 parce qu'elle fait référence à Rome, destination finale de la Via Francigena !

Le 29 août 1944, dix résistants français furent fusillés par les Allemands en bordure de la commune de Vraignes-en Vermandois, au lieu-dit "la Vallée perdue". Transférés de Saint-Quentin vers Péronne, mais renvoyés à Saint-Quentin soi-disant par manque de place, leur histoire s'arrêta finalement ici. Les deux plus jeunes avaient 17 ans !

Vraignes-en-Vermandois, c'est aussi la commune de l'hortensia. On en voit partout ! On ne s'étonnera dès lors pas que le camping local porte le nom de "Camping des Hortensias".

Il se tourne vers le soleil, non ?

La deuxième partie du chemin vers Tertry, après avoir traversé la D1029 et quitté les champs, est super agréable ! Tellement agréable que, fait extrêmement rare, je m'y suis arrêté pour casser le bout de croûte qu'il me restait !

Par respect pour la propriété privée, je ne prends qu'exceptionnellement des photos de bâtiments privés. Mais là, à l'entrée de Tertry, je ne peux résister face à cette superbe ferme fortifiée.

Au centre du village de Tertry, on peut admirer la jolie église Saint-Omer. Elle date de l'après première guerre mondiale. En effet, en septembre 1918, quelques jours avant que les Anglais ne s'en emparent, les soldats allemands incendièrent le village. Il n'en resta pour ainsi dire plus rien et il fallu une dizaine d'années pour le reconstruire.

On emprunte ensuite un agréable chemin entre Tertry et Trefcon, dans la vallée de l'Omignon qui porte bien son nom. C'est aussi ici qu'on quitte la Somme pour entrer dans l'Aisne.

A mi-chemin entre Tertry et Trefcon, au lieu-dit Saint-Martin des Prés, on découvre quelques ruines du village originel de Tertry. C'est en effet ici que le village se trouvait avant que les Allemands ne le rasent complètement pendant la première guerre mondiale !

Le sentier se poursuit alors sur quelques centaines de mètres avant d'arriver à Trefcon.

La randonnée du jour se termine à l'église Saint-Martin de Trefcon. Le village fut aussi rasé par les Allemands pendant la première guerre mondiale, et tous les arbres coupés à 1 m du sol ! Après la guerre, les habitants sont revenus mais le village n'a jamais depuis récupéré plus de 50% de sa population.

Pour les souffrances endurées, la commune s'est vue décerner la Croix de Guerre 1914-1918. Tout comme Tertry, d'ailleurs.

Hi Han !

C’est un très beau parcours avec beaucoup d’agréables chemins ombragés. Le vent froid qui soufflait hier en l’absence de soleil a disparu, donc on apprécie les traversées en forêt.

Au départ de Péronne, la Via Francigena emprunte le tracé d’une ancienne ligne de chemin de fer. C’est du plat pendant les cinq premiers kilomètres. Je pensais que je m’y serais ennuyé mais finalement c’est un passage très agréable. Comme les derniers kilomètres entre Tertry et Trefcon.