8 Juillet 2020
Troisième étape de la semaine qui me verra rejoindre Montescourt-Lizerolles depuis Trefcon, dans l'Aisne. Montescourt-Lizerolles ne se trouve pas sur le parcours de la Via Francigena mais de là je pourrai prendre le train pour Saint-Quentin. Et ensuite un taxi pour récupérer ma voiture à Trefcon. Voilà pour la partie logistique.
Après avoir examiné mon itinéraire du jour sur la carte, je ne m'attends pas à une étape enthousiasmante. Il semble y avoir beaucoup d'asphalte et, à part à Saint-Quentin, le parcours ne propose apparemment pas de merveilles particulières.
C'est donc parti pour 32 km. Heureusement, même s'il fait nuageux, la météo est toujours de mon côté.
Au départ de Trefcon, après avoir emprunté la D345 pendant un kilomètre, on continue sur un chemin en cendrée à travers une plaine agricole.
Un barbecue ? Que nenni ! Un abreuvoir, seul vestige d'époque encore existant du hameau de Villévèque qui fut entièrement détruit par les Allemands durant la première guerre mondiale. Il est indiqué dans le TopoGuide Via Francigena de la Fédération Française de Randonnée mais j'aurai dû demander mon chemin plusieurs fois pour le trouver parce que, dans le hameau, rien n'indique sa présence.
Si vous trouvez inutile le petit détour pour admirer l'abreuvoir, que dites-vous alors de cette vue sur l'Omignon ?
On reprend alors la progression vers le village d'Attilly, par la départementale.
A la sortie d'Attilly, on tombe enfin sur un chemin, un vrai ! Il aura fallu pour cela attendre le 7ème km ! Mais c'est un beau chemin sur un peu plus d'un kilomètre qui accueille nos pas...
Après avoir enjambé l'A29, on retrouve un chemin en graviers, à travers champs...
Surprise ! A Savy, alors que j'aurais dû m'engager à gauche sur le GR 145, la signalétique de la Via Francigena m'impose de rentrer dans le village. Au lieu de filer plein est, la Via Francigena descend maintenant sud-est pour rejoindre le canal de Saint-Quentin à Fontaine-lès-Clercs. Soit un raccourci d’un peu plus de 7 km par rapport à l’itinéraire initialement prévu.
Pourtant, quand j’ai préparé les cinq étapes de cette semaine, je me suis basé sur l’application Via Francigena pour smartphone Android. Et suivant l’application, j’aurais dû passer par Saint-Quentin.
Alors, évidemment, la question se pose : Saint-Quentin or not Saint-Quentin ? C’est sûr que la ville propose beaucoup de sites remarquables, mais mon fil conducteur, c’est quand même la Via Francigena, non ? Donc, je m’en tiens à ça.
Heureusement, la ruelle de l'église qui nous conduit à l'église Saint-Martin de Savy s'avère être un joli chemin herbeux.
Après Savy, la Via Francigena emprunte sur quelques centaines de mètres un chemin pavé. C'est certes plus dans l'esprit que l'ancienne ligne de chemin de fer suivie par le GR 145 jusque Saint-Quentin.
Mais peut-on imaginer Sigeric éviter cette ville possédant déjà à l'époque, fin du Xè siècle, un important monastère !? Il m'est difficile de le croire et ce choix de ne pas passer par Saint-Quentin va me tarauder encore longtemps...
La Via Francigena nouvelle version longe l'aérodrome de Saint-Quentin-Roupy.
Alors qu'un clocher dépassant à peine de l'horizon trahit la proximité du village de Fontaine-lès-Clercs, à l'opposé, au loin, la basilique Saint-Quentin de... Saint-Quentin me nargue !
Meuh ! Dois-je craindre pour ma santé mentale si je me mets à parler aux vaches ?
A l'écluse de Fontaine-lès-Clercs sur le canal de Saint-Quentin, on récupère le GR 145.
Le canal de Saint-Quentin. C'est beau au début. On admire les canards, les poules d'eau en quantité, mais à la longue on se lasse. Ben oui, c'est encore 4 km d'asphalte !
A voir toute cette quantité d'algues, on a peine à imaginer qu'on puisse encore naviguer sur le canal de Saint-Quentin ! Il y passerait encore 1 à 2 barges par semaine, alors que la navigation de plaisance, surtout composée de Hollandais, est complètement à l'arrêt depuis le début de l'épidémie de COVID-19.
Avant d'arriver à Seraucourt-le-Grand, on passe sous le pont de l'autostrade inachevée Calais - Bâle. En tout cas, c'est ce qui est indiqué sur la carte OpenStreetMap de Visorando mais je n'en ai trouvé aucune référence sur Internet...
On arrive alors à la base nautique de Seraucourt-le-Grand. La navigation de plaisance y reviendra-t-elle un jour ?
J'adore la magnifique église Saint-Martin de Seraucourt-le-Grand ! Curieusement on n'en trouve aucune information. Même pas sur l'Observatoire du Patrimoine Religieux !
Entre Seraucourt-le-Grand et Clastres, arrive la catastrophe ! L'affreuse D341 qu'on est obligé de supporter sur près de 4 km !
En plus de cela, Clastres possède un pôle mécanique avec piste de moto-cross, circuit automobile, zone d'aéromodélisme, piste d'essais industriels... Eh bien, tout du long, si cet horrible béton ne vous suffisait pas, vous aurez droit à toutes sortes de bruits mécaniques... Au cas où vous en auriez marre du gazouillis des oiseaux, quoi...
On quitte enfin la D341 pour rejoindre Clastres par un joli chemin herbeux qui ne fait toutefois pas illusion vu que ça ne dure que quelques centaines de mètres. A l'église de Clastres, je quitterai la Via Francigena pour rejoindre la gare de Montescourt où mon étape du jour se termine.
Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Si vous n’avez pas l’intention de parcourir la Via Francigena dans son intégralité, vous pouvez vous passer de cette étape tant on a difficile de lui trouver un peu d’intérêt.
Bien sûr, la traversée de Saint-Quentin aurait pu changer mon appréciation. Mais même ainsi…
C’est donc finalement sur un parcours peu séduisant, réduit à plus ou moins 25 km, dont 90% d’asphalte, que je vous aurai emmené.