7 Juillet 2023
Toujours à la recherche de nouveaux circuits de randonnée, j'ai trouvé sur Visorando, et testé un jour de mars, le parcours "Boucle pittoresque entre Avesnois français et hauts-pays belges" au départ de Gussignies.
Nous sommes ici à mi-chemin entre Valenciennes et Maubeuge, dans l'Avesnois, sur la frontière belge. Je dis ça pour les "étrangers" parce qu'à voir le monde présent en permanence dans les brasseries et bistrots du coin, je n'ai aucun doute sur la renommée du village auprès des habitants de la région !
La brasserie artisanale "Au Baron" est d'ailleurs l'auteure de cette randonnée dont je vous présente aujourd'hui une variante de mon cru. Les modifications seront abordées dans mon récit mais sachez déjà qu'elle fait deux kilomètres de plus que la randonnée originale.
Le départ de cette randonnée de 21 kilomètres, à cheval sur la frontière franco-belge, se prend du parking le long du Hogneau, sur la berge opposée à la brasserie "Au Baron".
Attention que les week-ends et pendant les périodes de vacances, à la belle saison, vous risqueriez bien de devoir aller vous garer au loin. L'endroit est alors fort fréquenté.
Cent mètres à peine après avoir traversé le Hogneau, nous sommes déjà en pleine nature. D'ailleurs, si vous n'aimez pas le vert, cette randonnée n'est pas pour vous ! En fait, il y en a tant que j'aurais pu intituler cette randonnée "Bain de chlorophylle à Gussignies" !
Ça grimpe pendant une centaine de mètres avant de prendre un étroit sentier sur la gauche qui, lui, descend très fort. Si vous passez sur un pont, c'est que vous êtes allé trop loin !
Du pied du talus, on prend vers l'est sur le tracé de l'ancienne ligne de chemin de fer qui reliait Cambrai à Mons. Le trafic y fut interrompu le 1 septembre 1939 et la voie démontée un mois plus tard. L'Allemagne nazie venait d'envahir la Pologne et la France voulut ainsi limiter les connexions transfrontalières.
Pendant 400 mètres nous suivons l'Hogneau avant de nous en écarter pour traverser la Réserve naturelle du Bois d'Encade et rejoindre un pont sur un affluent du Hogneau, la Rivière de Bavay.
Le chemin est beau et agréable mais on se rend compte sans peine qu'il peut vite devenir boueux en cas de pluie.
Nous descendons à gauche après le pont (tout droit, le chemin est fermé par la barrière de la carrière de Bellignies) pour évoluer entre le Hogneau et la carrière.
Si le relief est accidenté, c'est majoritairement dû aux talus constitués de marne extraite de la carrière. Couverts de bois, les abords de celle-ci constituent un milieu exceptionnel pour la biodiversité. Un couple de hiboux grands-ducs y a même établi ses quartiers !
En hiver, quand les arbres sont dénués de leurs feuilles, on peut apercevoir la cavité de la carrière depuis le sommet d'un talus qui la borde.
Arrivés à la station d'épuration, cachée derrière une haie, nous n'en avons pas tout à fait fini avec le Bois d'Encade. Quelques marches aménagées sur la droite nous permettent d'emprunter une très belle allée en lisière est du bois.
Au bout de l'allée, le chemin forme un coude à gauche. Cette fois, nous pouvons dire que nous sortons du bois. Et nous découvrons la campagne.
Après trois kilomètres en pleine nature, nous atteignons Bellignies. Est-ce à dire qu'on en a fini de toute cette verdure ?
Pas du tout ma bonne dame, puisque nous empruntons une venelle entre deux maisons de la Côte du Mayeur pour nous retrouver de nouveau... en pleine nature ! Jusqu'à la rue du Détour...
Nous empruntons la rue du Détour vers la droite sur quelques mètres avant de descendre à gauche vers l'ancienne gare de Bellignies.
Un petit parc a été aménagé à la place des voies de chemin de fer. Ici, le parcours original vous indique de passer par la droite des terrains de tennis. Prenez plutôt à gauche, vous aurez ainsi une très belle approche du barrage sur l'Hogneau.
Le barrage traversé, privilégiez le sentier à travers le petit parc plutôt que d'emprunter directement le trottoir le long de la rue du Moulin.
Nous quittons Bellignies par la rue du Moulin. Une belle petite grimpette, ceci dit...
De Bellignies à la frontière belge, nous parcourons la campagne sur une petite route asphaltée peu fréquentée pendant trois kilomètres. C'est la partie la plus critiquée de cette randonnée sur Visorando mais c'est peut-être injuste.
Ceux qui me suivent savent que je n'aime pas l'asphalte non plus mais la campagne, ici, est belle. Le chemin est varié, vallonné. Je l'ai parcouru trois fois depuis mars et jamais je ne m'y suis ennuyé.
On peut même y faire d'étranges mais sympathiques rencontres !
Finalement, le plus gros inconvénient peut être la chaleur car on trouve sur cette portion de l'itinéraire peu d'endroits ombragés.
Au fait, comment savez-vous que vous êtes arrivé en Belgique ? L'état des routes, pardi ! Je suis Belge, j'ai le droit de le dire !
Ainsi donc, la rue du Bracquemart qui nous mène de la frontière à Fayt-le-Franc n'est pas revêtue. Mais l'éclairage public est à LED !
La rue du Bracquemart nous amène directement Place de Fayt où se dresse l'église Saint-Nicolas.
Nous ne faisons qu'une courte incursion en zone habitée puisque par une voyette nous gagnons l'avenue du Haut-Pays. J'adore ces villages où la nature est omniprésente !
En deux enjambées nous traversons l'avenue du Haut-Pays pour emprunter la rue du Moulin. En réalité il s'agit d'un chemin forestier qui conduit à l'ancien moulin à eau.
Et que longeons-nous ici ? La Petite Honnelle ! Et voilà, mission accomplie, nous sommes allés d'une Honnelle à l'autre !
Comment ça, non ? Oh, oui, pardon, je ne vous avais pas dit ! L'Hogneau, le cours d'eau du départ, eh bien, c'est son nom en France. Car en Belgique, il s'appelle La Grande Honnelle !
Après le moulin, nous aurions bien été tentés d'emprunter le chemin qui longe La Petite Honnelle pour rejoindre Montignies-sur-Roc mais le chemin est privé et interdit d'accès. On vous annonce même la couleur : tir à balles ! Bigre !
Nous sortons donc du vallon pour grimper dans les campagnes par la rue Comtesse de Belleville. C'est joli aussi ça, non ? D'autant qu'il s'agit d'un chemin champêtre bien agréable.
A l'entrée de Montignies-sur-Roc, j'ai pris une variante par rapport au parcours décrit dans Visorando. Si celui-ci vous emmène tout droit au centre du village, personnellement j'ai préféré prendre une voyette qui part sur la gauche en limite de champ.
Non que le centre du village soit moche mais j'ai préféré rester dans la nature.
Dans les deux cas on se retrouve au carrefour entre le Trieu Quesnoy et la rue de la Fontaine. Mais ici aussi j'ai changé le parcours.
Plutôt que de descendre dans la vallée par la rue de la Fontaine, j'ai pris à droite le sentier du Haut des Rocs. On a l'impression de rentrer dans une propriété privée - c'est encore plus flagrant quand on arrive chez le dentiste ! - mais c'est bien un sentier public balisé N2000.
Le sentier est assez spectaculaire. Par endroits, on marche au bord du vide. En cette saison la végétation rassure quelque peu mais qu'est-ce que cela doit être quand les arbres ont perdu leurs feuilles ?
Enfin, moi j'adore et je préfère ça au bitume de la rue de la Fontaine.
Cette variante permet aussi de découvrir l'église Notre-Dame datant du XVIè siècle. Et en face, l'entrée du château, propriété de la famille de la Motte Baraffe depuis 1811 dont les descendants actuels portent le titre de Baron !
Par la ruelle du Galant Homme, nous descendons vers La Petite Honnelle, que nous franchissons sur une passerelle en grès. À moins que vous préfériez emprunter le gué pour vous rafraîchir quelque peu ?
Et nous quittons la vallée par la rue du Coron. Raide la montée à hauteur des maisons, n'est-ce pas ?
Au bout, nous traversons la Chaussée Brunehaut en limite d'Audregnies.
Puis, pendant un kilomètre, nous arpentons l'Épinette, une plaine agricole, jusqu'à arriver au "Leû d'Onnezies". Le loup d'Onnezies, en bon François.
Ici, les habitants sont appelés par les gens de la région, les Leûs d'Onnezies. Une partie de l'explication viendrait de la méfiance des villageois à l'égard des étrangers. Tapis dans l'ombre, ils les observaient sans se faire voir, comme le loup.
Vous voulez connaître toute l'explication ? Faites cette randonnée, vous pourrez lire le panneau à côté du loup.
Puis nous traversons le sympathique village d'Onnezies. À l'entrée, vous ne manquerez pas d'observer l'ancien pigeonnier, unique vestige du château féodal.
À l'église Saint-Pierre, j'ai aussi pris la tangente par rapport à l'itinéraire original. Au lieu d'obliquer vers le sud par la rue des Jonquilles, j'ai choisi de prendre à droite par la rue des Juifs puis de continuer tout droit à travers champs par le Chemin du Pont Notre-Dame.
Au passage, dans la rue des Juifs, on s'amusera, ou pas, des figurines un peu kitch du numéro 19.
Nous continuons tout droit à travers champs par le Chemin du Pont Notre-Dame, disais-je donc. Jusqu'au pont de l'ancienne ligne de chemin de fer 98A transformée aujourd'hui en RAVeL (Réseau Autonome des Voies Lentes).
C'est la même ancienne ligne de chemin de fer qu'au début de la randonnée que nous retrouvons sur son parcours belge.
Au pont, vous avez deux options. La première, que je ne vous conseille pas, c'est de continuer tout droit. Je vous explique ça en fin d'article.
La seconde, c'est de monter sur le RAVeL et de le suivre vers le sud. Faites attention aux vélos qui sont ici majoritaires.
Dans les deux cas, nous arrivons ici.
Là, nous entrons dans le Bois de Beaufort et commence un véritable parcours enchanteur qui nous amène le long de La Grande Honnelle !
Mais si vous faites cette randonnée quand la végétation est en sommeil alors, ce sera en plus spectaculaire parce que vous pourrez voir clairement les parois rocheuses qui tapissent la vallée et les anciennes carrières !
Il y en a toutefois un que vous ne devriez jamais manquer d'apercevoir, c'est le Caillou-qui-Bique !
Cette roche pointée vers le ciel depuis 370 millions d'année est absolument exceptionnelle. Mesurant 25 mètres de haut, constitué de roche sédimentaire clastique (qui comporte des failles), ce type de rocher est rarement visible. Dans la région, il est unique en tout cas.
La légende qui lui est liée vous intéresse-t-elle ? Oui ? Cliquez sur le lien ci-dessous et vous serez incollable sur le Caillou qui Bique !
Le Caillou-qui-bique, curiosité de la nature (Honnelles)
" Caillou-qui-Bique ". Avec un nom pareil, pas étonnant que le site attire les curieux !
Continuons notre périple le long de La Grande Honnelle... Un périple, précisons-le si nécessaire, que vous ne feriez pas si vous avez choisi la randonnée originale de Visorando.
Le long du chemin, vous trouverez aussi toute une série de panneaux vous décrivant la faune et la flore que vous pourriez rencontrer dans la vallée.
On y parle également d'Emile Verhaeren, un illustre poète belge. Vous verrez sans doute aussi de grosses pierres taillées plates posées au sol à distance régulière. Elles reprennent toutes des extraits de poèmes de l'auteur.
Ses liens avec la commune d'Honnelles vous intéressent ? C'est ci-dessous :
Émile Verhaeren, le poète des Honnelles
Lorsqu'Émile Verhaeren, illustre poète belge, foule pour la première fois les terres des Honnelles, il pense qu'il va...
https://www.visitmons.be/la-region-de-mons/honnelles/emile-verhaeren-le-poete-des-honnelles
Vous pourrez aussi vous désaltérer au Chalet du Garde, par ailleurs terminus du RAVeL (pour sa partie asphaltée). Notez que ce ne sont pas les bistrots qui manquent le long du parcours !
Après le Chalet du Garde, le chemin s'ouvre aux voitures. Nous ne nous y attarderons pas.
En effet, 300 mètres plus loin, nous quittons la berge de la rivière en direction d'un tunnel dans la colline. Je rassure tout de suite les claustrophobes, il n'est pas question d'y entrer (je n'ai d'ailleurs pas eu la curiosité de m'y aventurer) !
Le chemin contourne le tunnel par la gauche. Des flèches rose vous guideront (jusqu'à quand ?) mais ne vous aideront pas à franchir les quelques obstacles présents.
Le but est de remonter toute la colline jusqu'au tracé de l'ancienne ligne de chemin de fer. Il sera toutefois préférable de rester sur le sentier qui le surplombe. Par endroits, dans le creux, le chemin est boueux et, à d'autres, des arbres sont couchés en travers. Des inconvénients qu'on ne rencontre pas sur le talus.
Au bout de 700 mètres, nous sommes toutefois obligés de descendre sur le tracé de la ligne de chemin de fer pour franchir le pont surplombant la rue de la Vallée.
C'est ici que nous retrouvons l'itinéraire de Visorando.
Mais quel pont me direz-vous peut-être ? Effectivement, si on ne le connaît pas, on ne s'en rend pas compte car les parapets sont constitués de murs de briques tellement hauts qu'on n'a aucune vue sur la vallée.
Nous quittons l'ancienne voie ferrée à la gare désaffectée de Roisin-Autreppe.
De la gare, nous descendons pour rejoindre la rue de la Marbrerie, après avoir traversé La Grande Honnelle.
Au bout de la rue, en entrant dans le Bois de Boutenier, nous effectuons nos derniers pas en Belgique.
Notez que tous les villages traversés en Belgique pendant cette randonnée font partie de la commune de Honnelles, résultat de la fusion des communes qui eut lieu pour l'ensemble du pays le 1 janvier 1977 !
Nous refranchissons la frontière en arrivant au café Chez Mireille, à Gussignies. Un petit rafraîchissement ?
De Chez Mireille à Au Baron, il y a, à tout casser, 400 mètres. Il suffit de suivre le Fond des Rocs et on en a terminé.
Et pourtant, non, ce n'est pas terminé ! Là, j'adore parce que je suis coutumier du fait. Au lieu de rejoindre directement l'arrivée, là, à portée de pied, non, dans le virage à gauche on emprunte un sentier qui rejoint le sommet de la vallée !
Ici, on reconnaît les plus forts, mentalement et physiquement. Car je peux vous assurer que ça monte bien jusqu'à la chapelle Prudence, surtout dans la dernière portion.
Si vous n'avez pas expié vos fautes à la chapelle Prudence, vous avez encore une chance de vous rattraper à l'église Saint-Médard un peu plus loin.
De l'église, nous faisons un tour dans les campagnes, sur le plateau où est installé le village. Assurément, Gussignies mérite son titre de commune rurale.
Débouchant sur la place, nous découvrons le kiosque à musique et, à proximité, l'entrée du château.
Construit au XVIIIè siècle, ce dernier subit de nombreuses modifications au XIXè. Il est la propriété de la famille de Witte, une famille de noblesse belge originaire d'Anvers.
Toujours sur la place, on ne manquera pas d'être attiré par la Grange au Corps, un espace détente et bien-être. De circonstance après tant d'efforts, non ?
Un jour peut-être...
Allez, ça se termine. Il ne reste plus qu'à se laisser descendre par la ruelle de Marchelles et, dans son prolongement, le sentier du Fond des Rocs qui débouche directement sur le parking !
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Appréciation du parcours :
Gros coup de cœur pour cette randonnée qui figure sans aucun doute, à mon humble avis, parmi les plus belles du Nord.
On y trouve de tout : une nature exubérante, des chemins et paysages variés, un patrimoine bâti et industriel remarquable, de charmants petits villages où la nature est présente jusqu'en leur cœur, des bistrots à volonté, et même de la littérature ! Et la quiétude !
Je l'ai parcourue au sortir de l'hiver quand la nature commence à s'éveiller, et en été avant les moissons. Chaque saison fut une expérience différente. Je suis curieux de la faire en automne quand les arbres prennent une teinte orangée !
Bref, je vous recommande cette randonnée sans hésiter. Vous me direz ce que vous en pensez ?
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Denis en a réalisé une très belle vidéo, rien que pour vos yeux. Vos oreilles aussi tant la musique qui accompagne ses vidéos est envoûtante :
Retrouvez sur sa chaîne YouTube d'autres idées de randonnées superbement mises en images :
Variante de variante
Rappelez-vous, je vous disais qu'il était possible de continuer tout droit après le pont du RAVeL, passé Onnezies. On s'engouffre alors dans un chemin encaissé, tellement encaissé que les eaux de pluie y stagnent, créant un véritable cloaque.
Il faut alors marcher sur les flancs du ravin et c'est très périlleux. À hauteur de la première zone boueuse une corde a été installée comme main courante pour faciliter le passage. Mais à la seconde zone, rien de tout ça. Il faut dès lors avoir des talents d'équilibriste pour franchir la difficulté.
C'est dommage parce que ça permettrait d'éviter l'asphalte du RAVeL mais aussi parce que le chemin débouche sur les hauteurs de la vallée de La Grande Honnelle qu'on suit ensuite jusqu'au Bois de Beaufort par le chemin du Caillou qui Bique que vous connaissez déjà, maintenant.
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Vous souhaitez parcourir cette randonnée ? Vous trouverez ci-dessous la trace GPX de l'itinéraire tel que je l'ai suivi :
Vous préféreriez plutôt l'originale ? Vous trouverez le lien vers Visorando ci-dessous :
Boucle pittoresque entre Avesnois français et hauts-pays belges
Boucle pittoresque entre Avesnois français et hauts-pays belges. Fiche de randonnée gratuite avec descriptif et carte IGN ou topographique au 1:25 000 au format PDF. D'autres circuits de randonn...
https://www.visorando.com/randonnee-boucle-pittoresque-entre-avesnois-franca/
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