25 Octobre 2020
Hier, nous avons quitté notre hébergement à Celrá pour un autre gîte, à Serinyà. Ce faisant, nous nous rapprochons du lac de Banyoles, de la ville médiévale de Besalú et de la zone volcanique de la Garrotxa qui étaient au départ l'objectif principal de nos vacances. Mais l'absence de logement disponible avec annulation gratuite, option importante en cette période de COVID-19, nous en avait détourné.
Besalú, justement, constitue le point de départ de la randonnée du jour. Il s'agit de la randonnée "Espagne - Besalu - Ermitage de St Ferreol" publiée en 2016 sur le site Randogps.net et dont voici le lien :
Espagne - Besalu - Ermitage de St Ferreol
D'une longueur de seize kilomètres, cette randonnée nous promet, outre la visite de la ville médiévale de Besalú, de belles vues sur les massifs montagneux environnants et sur la plaine vers la Méditerranée.
Voyons voir ce qu'il en est...
Le départ de la randonnée se faisant depuis le parking du complexe sportif, l'itinéraire nous fait ainsi traverser la ville médiévale pour rejoindre la route de l'ermitage de Sant Ferriol.
Cela nous permet de découvrir à quel point cette vieille ville est bien conservée même si elle n'a en réalité plus grand chose à voir avec sa configuration d'origine. En effet, au Xè siècle - mais probablement déjà plus tôt - il n'y avait ici qu'un château perché sur la colline entre deux cours d'eau, El Fluvià et le ruisseau des Capellades. Le nom de Besalú est d'ailleurs dérivé de son ancien nom latin Bisuldunum qui signifie "le fort sur une montagne entre deux rivières". Tout un programme dans un seul nom !
La ville s'agrandit autour du château, au point qu'on construisit deux enceintes supplémentaires, la dernière au XIVè siècle. Mais à cette époque, la ville avait déjà commencé son déclin. Depuis la perte de son titre de Comté indépendant au XIIè siècle en fait, quand son territoire s'étendait encore jusque Corbières, dans l'Aude, en France.
Le monument vedette de Besalú, c'est son pont fortifié du XIè ou XIIè siècle sur El Fluvià. Tant que le Comté était indépendant, on y percevait les taxes sur les marchandises entrant sur le territoire.
Seule la première partie, près de la ville, serait encore d'origine. Le pont fut en effet détruit à de nombreuses reprises à travers les siècles, notamment à cause d'inondations. On sait en tout cas, qu'en 1680, suite à des inondations qui dévastèrent aussi d'autres bâtiments, le pont bénéficia d'une reconstruction presque totale.
N'est-il pas magnifique, ce pont ?
Après cette intermède culturel, la randonnée commence vraiment une fois le pont médiéval franchi. Nous empruntons une petite route asphaltée en direction de l'ermitage de Sant Ferriol.
A quelques centaines de mètres du pont, la Creu del Candell nous rappelle un événement tragique qui se déroula ici le 19 mars 1874, en pleine troisième guerre carliste. - Bon, je ne vais pas vous expliquer ce qu'est le carlisme sinon je suis parti pour vous écrire un livre d'Histoire alors, si vous êtes intéressés, je vous invite à faire appel à un ami.
Pour faire court, trente-trois miliciens républicains (qui s'opposaient au pouvoir royal en place à Madrid) furent fusillés après avoir été fait prisonniers lors d'une confrontation visant à briser le siège d'Olot.
Une révolution contre le pouvoir de Madrid, ça ne vous évoque rien ?
Nous poursuivons notre périple sur cette route asphaltée longeant la vallée de El Fluvià sur quatre kilomètres et demi. Parfois, de façon incompréhensible, l'asphalte s'interrompt sur quelques centaines de mètres, mais cette partie de la randonnée reste plutôt décevante.
Si nous avons bien deux ou trois fois vue sur les montagnes environnantes, il n'y a pas grand chose d'exaltant à voir. Mais peut-être sommes-nous toujours sous le charme de notre précédente randonnée ?
C'est enfin, à près de six kilomètres du départ, que nous quittons la route asphaltée pour emprunter un petit sentier qui démarre à l'intersection de ce carrefour. Il s'agit d'être attentif car seul un petit panneau vert fixé à un arbre en indique l'entrée.
L'étroit sentier serpente en grimpant sur la colline pendant un petit kilomètre, jusqu'à ce que nous atteignions l'ermitage. Cela correspond mieux à ce que nous attendons d'une randonnée.
Toutefois, à une cinquantaine de mètres de l'ermitage, nous marquons un temps d'arrêt. De la corde bleue tendue en travers du sentier nous laisse penser que l'accès y est interdit. Mais pourquoi ne pas avoir bloqué le sentier à l'entrée, en bas de la colline ? Et qui a placé cette corde ? Aucune inscription officielle... Rien... Nous décidons de passer outre.
Nous finissons donc par atteindre l'ermitage mais, de nouveau, des cordes en barrent l'accès ! Nous apercevons bien de jeunes enfants jouer à proximité, mais aucun adulte à qui demander des précisions en vue. Et, à vrai dire, les bâtiments ne nous engagent pas vraiment à en découvrir plus.
Le premier temple fut construit ici au XIIè siècle, mais les bâtiments actuels datent plutôt du XVIIIè. L'édifice fut longtemps totalement laissé à l'abandon mais il a fait ces dernières années l'objet de restaurations.
Nous ne nous attardons pas...
Nous quittons l'ermitage par un étroit sentier qui continue sa montée vers le sommet de la montagne. Des travaux de coupe ont été récemment exécutés, comme en témoignent les traces fraîches d'engins forestiers.
Arrivés sur la crête, le chemin s'est élargi. A de rares endroits, nous bénéficions de points de vue sur la plaine et les montagnes environnantes.
Ce n'est pas la première fois depuis le début de nos vacances en Catalogne que nous observons cet arbre aux fruits rouges qui, pour notre part, nous était totalement inconnu. Il s'agit donc d'un arbousier, aussi appelé arbre à fraises en France.
Son fruit, l'arbouse, est comestible mais est insipide quand on le mange cru. Consommé ainsi, en trop grande quantité, il peut toutefois provoquer des coliques ou des vomissements. Raison pour laquelle on le préférera en marmelade, en confiture, ou en liqueur.
L'arbre a de multiples propriétés médicinales. Ainsi, son écorce est diurétique, ses racines sont utilisées en décoction contre l'hypertension, et les feuilles, l'écorce et les fruits pris en décoction sont efficaces pour stopper la diarrhée. Il est également efficace contre les rhumatismes.
Au bout de dix kilomètres et demi, nous arrivons à l'ermita del Sagrat Cor (la chapelle du Sacré-Cœur en français. Notez que ermita se traduit en français tant par ermitage que par chapelle !).
Perchée à 451 mètres d'altitude, au sommet du Puig Cornador, la chapelle nous offre enfin un point de vue digne de ce nom. En tout cas vers le nord. Mais d'ici, nous avons tout loisir d'observer la ville de Besalú et son fameux pont médiéval.
Nous quittons le sommet par un petit sentier redescendant vers la route de crête que nous avions abandonnée tout à l'heure pour rejoindre la chapelle du Sacré-Cœur.
En principe, si nous respections le tracé prévu sur Randogps.net, nous devrions suivre cette route jusque Besalú. Mais nous ne sommes guère enchantés par l'idée de passer les cinq derniers kilomètres sur l'asphalte.
Nous suivons donc naturellement les conseils avisés d'une Bruxelloise habitant Besalú que nous avons croisée en contrebas de la chapelle. Un rapide coup d'œil sur la carte nous montre effectivement un sentier qui court quasi parallèlement à la route, à quelques centaines de mètres.
Attention que la carte IGN Espagne n'est pas précise du tout à cet endroit ! Le chemin que nous empruntons n'y figure même pas ! Il vaut dès lors mieux utiliser la carte OpenStreetMap, d'autant que ce chemin est très agréable et nous fait passer dans des décors variés.
Entre autres, par la fontaine de l'Ametller, qui ne figure pas sur la carte OpenStreetMap mais bien sur la carte IGN Espagne... à cent mètres de l'endroit où elle se trouve réellement ! C'est rock & roll, ici !
Nous finissons par rejoindre l'itinéraire initialement prévu et, au bout de treize kilomètres de randonnée, nous reprenons en sens inverse la route asphaltée du départ.
Il est 17 heures et déjà le soleil disparaît derrière les montagnes.
Enfin, nous atteignons Besalú qu'il nous faut retraverser pour récupérer la voiture. Le soleil couchant donne une lueur particulière qui sublime la ville.
Bon, autant l'écrire de suite, cette randonnée nous a déçus. Bien sûr, il y a la traversée de la superbe ville médiévale de Besalú et le beau point de vue depuis la chapelle del Sagrat Cor.
Il y a aussi de chouettes passages sur de petits sentiers mais ça ne constitue que de trop courts moments. Tout au plus trois à quatre kilomètres sur les seize que font la randonnée...
L'impossibilité de visiter l'ermitage de Sant Ferriol concourt sans doute à la déception.
Mais ne manquons-nous pas tout simplement d'objectivité après la magnifique randonnée d'avant-hier ? À vous de voir si votre route passe un jour par ici...