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Nom d'un randonneur !

Parce que randonner c'est la santé...

15 mai 2025 - L'Échappée Jurassienne d'Arbois à Arbois

Le résumé du randonneur pressé :

Une boucle exigeante de 21 km, spectaculaire et riche en patrimoine.

Depuis Arbois, on grimpe d’abord à travers les vignes puis la forêt, jusqu’aux belvédères impressionnants de la Roche du Feu, qui offrent une vue saisissante sur la reculée des Planches. Une longue descente mène au charmant village de Planches-près-Arbois et à la célèbre cascade des Tufs, l’un des joyaux naturels du Jura.

Une nouvelle montée soutenue conduit au belvédère du Fer à Cheval. La suite du parcours, plus sauvage, longe la corniche et dévoile d'autres perspectives sur la reculée, notamment au-dessus des sources de la Cuisance. Le retour vers Arbois passe par le paisible Plateau de l’Ermitage, la chapelle du même nom, et la Tour Gloriette, vestige médiéval reconverti en atelier d’artisan.

Un itinéraire complet, alliant effort, nature, panoramas et histoire, à découvrir… en prenant son temps !


Et en détail :

Temps de lecture : 15 minutes

Cette quatrième étape sur l'Échappée Jurassienne est un peu particulière : il s'agit d'une boucle au départ d'Arbois. Explications.

Plutôt que de revenir à Arbois en fin de journée, il aurait été possible de poursuivre jusqu’à Pupillin. La distance totale serait restée similaire, autour d’une vingtaine de kilomètres. Mais ce village n’est desservi par aucun transport en commun, ce qui impose de transporter ses affaires pour y passer la nuit, que ce soit soi-même ou via un service de portage. Rester à Arbois s’avère donc plus confortable.

Quant à rejoindre Poligny, qui dispose d’une gare SNCF, cela rallonge le parcours d’une dizaine de kilomètres. Avec un dénivelé positif de près de 700 mètres sur les 19 premiers kilomètres, ce choix peut paraître ambitieux pour une seule journée.

15 mai 2025 - L'Échappée Jurassienne d'Arbois à Arbois
15 mai 2025 - L'Échappée Jurassienne d'Arbois à Arbois

Puisque nous sommes installés à Arbois pour plusieurs jours, autant varier les itinéraires à pied dès le départ.

Ce matin, nous quittons la Place de la Liberté en empruntant la Grande Rue, bordée d’hôtels particuliers, puis la rue de la Résistance. Rapidement, on passe devant l’hôtel particulier de la famille Sarret de Grozon, aujourd’hui musée d’art municipal. On y découvre une belle collection de peintures du XVIIᵉ au XIXᵉ siècle (Courbet, Pointelin…) ainsi que des pastels réalisés par le jeune Louis Pasteur.

Un peu plus loin, à l’angle de la rue de la Résistance et de la rue Maupré, se dresse une étonnante colonne de tonneaux. Clin d’œil au vignoble local, elle rappelle qu’Arbois est considérée comme la capitale des vins du Jura – une réputation que la ville revendique fièrement.

Grande Rue et rue de la Résistance, à Arbois
Grande Rue et rue de la Résistance, à Arbois
Grande Rue et rue de la Résistance, à Arbois
Grande Rue et rue de la Résistance, à Arbois

Grande Rue et rue de la Résistance, à Arbois

Puis vient la rue de la Résistance, prolongée par l’avenue du Maréchal Leclerc. Une longue ligne droite d’environ 800 mètres, pas franchement palpitante pour le randonneur… mais il faut bien quitter la ville. Et une chose est sûre : de beaux moments nous attendent aujourd’hui.

Nous quittons finalement l’avenue à hauteur de la piscine municipale. Pour un moment de détente en fin de journée ?

Rue de la Résistance et avenue du Maréchal Leclerc, à Arbois
Rue de la Résistance et avenue du Maréchal Leclerc, à Arbois

Rue de la Résistance et avenue du Maréchal Leclerc, à Arbois

Il ne faut d’ailleurs pas attendre longtemps pour vivre un beau moment… un super moment, même ! Nous traversons en effet le coteau des Nouvelles. Le décor est digne d’une carte postale : les vignes à perte de vue, la lumière matinale, le village de Mesnay en contrebas, avec son église dédiée à Saint-Oyan.

Ce moine du Ve siècle, aussi connu sous le nom de Saint Oyend, figure fondatrice du monachisme jurassien, mena une vie d’ermite dans les replis boisés du massif. Quelque chose me dit que nous en reparlerons lors de ce périple…

Le coteau des Nouvelles, à Arbois
Le coteau des Nouvelles, à Arbois
Le coteau des Nouvelles, à Arbois
Le coteau des Nouvelles, à Arbois

Le coteau des Nouvelles, à Arbois

Des Nouvelles, nous traversons Mesnay par sa lisière nord. Le parcours nous fait passer à travers des quartiers résidentiels récents, à l’habitat clairsemé, entouré de vastes jardins.

Nous quittons le village par la rue du Bas du Mont. De quel mont s’agit-il ? Mystère. La carte IGN ne le précise pas. Toujours est-il que nous entrons alors dans le secteur des Pommerets, où les vignes cèdent la place à la forêt.

Tiens, en parlant de ça… je ne vous ai pas encore parlé du relief de cette étape. Imaginez un chameau : deux bosses bien marquées. Voilà, vous y êtes.

Des Nouvelles aux Pommerets, à Mesnay
Des Nouvelles aux Pommerets, à Mesnay
Des Nouvelles aux Pommerets, à Mesnay
Des Nouvelles aux Pommerets, à Mesnay
Des Nouvelles aux Pommerets, à Mesnay
Des Nouvelles aux Pommerets, à Mesnay

Des Nouvelles aux Pommerets, à Mesnay

En haut de la côte, le sentier herbeux laisse place à un chemin de terre tout aussi agréable, qui part sur la droite pour contourner les Pommerets par l’est. Il descend d’abord pendant environ 600 mètres avant de remonter doucement jusqu’à la D 107.

Dans la descente, une trouée dans les arbres dévoile une superbe vue sur Mesnay et, juste derrière, Arbois, presque confondues dans le paysage. Plus loin, une autre ouverture dans la végétation permet d’apercevoir, sur la droite, la Roche Maldru, sous laquelle nous sommes passés plus tôt dans la montée.

Les Pommerets, à Mesnay
Les Pommerets, à Mesnay
Les Pommerets, à Mesnay
Les Pommerets, à Mesnay
Les Pommerets, à Mesnay
Les Pommerets, à Mesnay

Les Pommerets, à Mesnay

Depuis la D 107, le parcours alterne sentiers et petite route asphaltée. Ce qui ne change pas, en revanche, c’est la montée, parfois rude, sur près d’un kilomètre. L’effort est presque récompensé à l’arrivée aux panneaux Roche du Feu. Deux panneaux, en réalité, pour deux belvédères…

En chemin, nous passons au-dessus de la ligne Dijon – Vallorbe, qui nous accompagne discrètement depuis deux jours.

Vers la Roche du Feu, à Mesnay
Vers la Roche du Feu, à Mesnay
Vers la Roche du Feu, à Mesnay
Vers la Roche du Feu, à Mesnay
Vers la Roche du Feu, à Mesnay
Vers la Roche du Feu, à Mesnay
Vers la Roche du Feu, à Mesnay

Vers la Roche du Feu, à Mesnay

Le premier belvédère est à portée de pas. Pas de rambarde, pas de plateforme : juste le vide, là, devant nous. Et soudain, waow… La combe du Cul du Bray s’ouvre en contrebas, vaste et sauvage, le plus large des “doigts” latéraux de la grande reculée des Planches. Un panorama brut, impressionnant, qui nous cueille sans prévenir.

La Roche du Feu, à Mesnay - Belvédère ouest
La Roche du Feu, à Mesnay - Belvédère ouest
La Roche du Feu, à Mesnay - Belvédère ouest

La Roche du Feu, à Mesnay - Belvédère ouest

250 mètres séparent les deux belvédères, reliés par un sentier longeant la corniche. C’est grisant… à condition de ne pas avoir le vertige !

Depuis le second belvédère, la vue n’apporte pas grand-chose de plus. Seule la perspective varie un peu. L’effet waow s’estomperait-il déjà ? Ne vous inquiétez pas, la suite de l’étape réserve encore de belles surprises.

La Roche du Feu, à Mesnay - Belvédère est
La Roche du Feu, à Mesnay - Belvédère est
La Roche du Feu, à Mesnay - Belvédère est
La Roche du Feu, à Mesnay - Belvédère est

La Roche du Feu, à Mesnay - Belvédère est

Nous n’avons pas toute la vie devant nous, il faut bien quitter le belvédère. Nous rejoignons la petite route que nous avions laissée un peu plus tôt pour faire le crochet vers la Roche du Feu. Elle nous amène le long de la ligne de chemin de fer. Et là, chance ! Un train passe justement au bon moment. Merci, c’est trop gentil !

Champs des Maisons, à Mesnay
Champs des Maisons, à Mesnay
Champs des Maisons, à Mesnay

Champs des Maisons, à Mesnay

Nous quittons rapidement cette petite route pour emprunter un chemin qui court sur l’autre versant de la reculée. Il traverse successivement la Côte Versée puis la Côte Madame. Malgré leurs noms, nous ne faisons que descendre — et pas qu’un peu : plus de 2,5 km jusqu’à atteindre la Cuisance, aux Planches-près-Arbois.

Le début du parcours est boisé, mais des trouées dans le feuillage permettent par moments de voir la vallée, avec Mesnay au loin. C’est enchanteur. Puis, peu à peu, la forêt s’éclaircit, le paysage s’ouvre… et ce qu’on aperçoit alors donne envie de presser le pas : le Cirque du Fer à Cheval, partie terminale de la reculée des Planches, s’annonce, spectaculaire. On a hâte d’y être.

Côte Versée et Côte Madame, à Mesnay et aux Planches-près-Arbois
Côte Versée et Côte Madame, à Mesnay et aux Planches-près-Arbois
Côte Versée et Côte Madame, à Mesnay et aux Planches-près-Arbois
Côte Versée et Côte Madame, à Mesnay et aux Planches-près-Arbois
Côte Versée et Côte Madame, à Mesnay et aux Planches-près-Arbois
Côte Versée et Côte Madame, à Mesnay et aux Planches-près-Arbois
Côte Versée et Côte Madame, à Mesnay et aux Planches-près-Arbois
Côte Versée et Côte Madame, à Mesnay et aux Planches-près-Arbois
Côte Versée et Côte Madame, à Mesnay et aux Planches-près-Arbois
Côte Versée et Côte Madame, à Mesnay et aux Planches-près-Arbois
Côte Versée et Côte Madame, à Mesnay et aux Planches-près-Arbois
Côte Versée et Côte Madame, à Mesnay et aux Planches-près-Arbois
Côte Versée et Côte Madame, à Mesnay et aux Planches-près-Arbois

Côte Versée et Côte Madame, à Mesnay et aux Planches-près-Arbois

Nous franchissons la Cuisance sur un petit pont de pierre. Mais au Moyen Âge, la rivière se traversait ici… sur des planches. Ce serait là l’origine du nom du village, déjà attesté au XVIIIᵉ siècle.

Au centre de ce typique village jurassien au charme indéniable, je m’accorde une halte à proximité de l’église de la Nativité-de-la-Mère-de-Dieu. Construite en 1788, elle vit le jour grâce à une autorisation de Louis XVI : jusqu’alors, les habitants devaient monter jusqu’à La Châtelaine pour assister à l’office, ce qui, vu le relief environnant, n’était guère pratique.

Pour la première fois depuis mon départ de Dole, je croise d’autres randonneurs : un groupe d’une huitaine de marcheurs du troisième âge en pleine pause pique-nique. La plupart répondent à mon bonjour, mais l’échange s’arrête là. Je m’installe à proximité pour casser la croûte, mais ils sont exaspérément bruyants. Ah… elle est où, ma tranquillité des jours précédents ?

Les Planches-près-Arbois
Les Planches-près-Arbois
Les Planches-près-Arbois
Les Planches-près-Arbois
Les Planches-près-Arbois
Les Planches-près-Arbois
Les Planches-près-Arbois
Les Planches-près-Arbois
Les Planches-près-Arbois
Les Planches-près-Arbois

Les Planches-près-Arbois

Nous sommes à peu près à mi-parcours. Si Planches-près-Arbois séduit par sa reculée spectaculaire, c’est sans doute la cascade des Tufs, nichée en son cœur, qui en constitue le joyau.

Nous empruntons un agréable sentier qui longe la Cuisance. Déjà, plusieurs petites cascades jalonnent son cours, notamment à hauteur du très joli Castel Damandre, un ancien moulin devenu hôtel de charme. Mais le clou du spectacle n’est encore qu’à un peu plus d’un kilomètre de l’église…

Vers la cascade des Tufs, aux Planches-près-Arbois
Vers la cascade des Tufs, aux Planches-près-Arbois
Vers la cascade des Tufs, aux Planches-près-Arbois
Vers la cascade des Tufs, aux Planches-près-Arbois
Vers la cascade des Tufs, aux Planches-près-Arbois
Vers la cascade des Tufs, aux Planches-près-Arbois

Vers la cascade des Tufs, aux Planches-près-Arbois

Au détour du sentier, nichée dans un écrin de verdure, la cascade des Tufs se dévoile dans un décor à l’allure féerique. Le jour de mon passage, seuls quelques filets d'eau s’écoulaient sur la paroi calcaire, mais l’endroit conserve malgré tout une véritable magie, accentuée par la végétation luxuriante qui recouvre la roche.

Ce qui rend cette cascade si particulière, c’est la nature du tuf – ou travertin –, une roche calcaire poreuse formée par la précipitation du carbonate de calcium contenu dans l’eau. Ce dépôt se construit lentement autour des mousses et des végétaux, créant avec le temps des formes arrondies et irrégulières qui donnent à la falaise un relief vivant et organique. Même en période de faible débit, ces structures calcaires témoignent de l’intense activité naturelle qui façonne le lieu.

La cascade des Tufs, aux Planches-près-Arbois
La cascade des Tufs, aux Planches-près-Arbois
La cascade des Tufs, aux Planches-près-Arbois
La cascade des Tufs, aux Planches-près-Arbois
La cascade des Tufs, aux Planches-près-Arbois
La cascade des Tufs, aux Planches-près-Arbois

La cascade des Tufs, aux Planches-près-Arbois

Le chemin décrit une boucle qui nous ramène au village, les yeux encore émerveillés. D'autant qu'ici, tout y concourt, tels les barrières rocheuses dominant la reculée et le Castel Damandre que nous avons de nouveau la chance d'admirer, sous un angle encore plus avantageux.

De la cascade des Tufs au village, aux Planches-près-Arbois
De la cascade des Tufs au village, aux Planches-près-Arbois
De la cascade des Tufs au village, aux Planches-près-Arbois
De la cascade des Tufs au village, aux Planches-près-Arbois
De la cascade des Tufs au village, aux Planches-près-Arbois
De la cascade des Tufs au village, aux Planches-près-Arbois

De la cascade des Tufs au village, aux Planches-près-Arbois

Ensuite, cap sur le belvédère du Fer à Cheval. Et qui dit belvédère, dit hauteur… donc grimpette ! Une belle grimpette même : 1 700 mètres de montée ininterrompue sur le flanc est du cirque du Fer à Cheval, avec une pente moyenne de 12,58 %. Il faut s’accrocher !

Je rejoins une randonneuse originaire du Haut-Doubs dans la montée. Elle avance à son rythme, sans faiblir. Respect !

Montée vers le belvédère du Fer à Cheval, aux Planches-près-Arbois
Montée vers le belvédère du Fer à Cheval, aux Planches-près-Arbois
Montée vers le belvédère du Fer à Cheval, aux Planches-près-Arbois
Montée vers le belvédère du Fer à Cheval, aux Planches-près-Arbois
Montée vers le belvédère du Fer à Cheval, aux Planches-près-Arbois
Montée vers le belvédère du Fer à Cheval, aux Planches-près-Arbois
Montée vers le belvédère du Fer à Cheval, aux Planches-près-Arbois

Montée vers le belvédère du Fer à Cheval, aux Planches-près-Arbois

Nous arrivons enfin au belvédère… et c’est un peu la déception. Certes, la vue est belle, mais je m’attendais à quelque chose de plus spectaculaire. Ce n’est que mon avis, bien sûr — mais c’est aussi celui du mari de la dame rencontrée tout à l’heure, qui lui a même conseillé de ne pas continuer l’ascension. Bon… vous jugerez par vous-mêmes.

Belvédère du Fer à Cheval, aux Planches-près-Arbois
Belvédère du Fer à Cheval, aux Planches-près-Arbois

Belvédère du Fer à Cheval, aux Planches-près-Arbois

Le Fer à Cheval de la route : une entaille naturelle percée dans la corniche calcaire, taillée pour laisser passer la D107 entre Arbois et Champagnole. Rien à voir avec le cirque en contrebas !

Vous la remarquerez peut-être, sur la gauche de la reculée... 

Au-dessus du Cirque du Fer à Cheval, une entaille dans la falaise laisse passer la D107. D’origine naturelle mais élargie par l’homme, ce col en forme de fer à cheval donne souvent lieu à une confusion avec le cirque du même nom, en contrebas. Deux sites superposés… mais bien distincts !

 

Mais au fait, vous êtes-vous déjà demandé comment se forme une reculée ? Il faut quelques ingrédients essentiels :
– une faille géologique ou une ligne de faiblesse dans la roche,
– de l’eau en abondance, qui s’infiltre, s’écoule, puis creuse,
– et surtout… du temps. Beaucoup de temps.

Le processus est complexe mais passionnant. Et comme un croquis vaut souvent mieux qu’un long discours, je vous invite à consulter la fiche ci-dessous pour en savoir plus.

Au départ du belvédère, pour éviter la route de Champagnole, le GR59 opère une large boucle vers le sud-ouest avant de revenir longer le flanc ouest de la reculée, au-dessus de la Côte de Ferrière, dominant ainsi le cirque du Fer à Cheval dont nous venons de parler.

Après environ 2,7 km, une sente part discrètement sur la droite et rejoint le bord de la falaise. Je l’avais repérée sur la carte IGN et, même si elle ne fait pas partie de l’itinéraire balisé, elle me faisait de l’œil… Difficile de résister à la promesse d’un nouveau point de vue.

Côte de Ferrière, à Arbois
Côte de Ferrière, à Arbois
Côte de Ferrière, à Arbois
Côte de Ferrière, à Arbois
Côte de Ferrière, à Arbois
Côte de Ferrière, à Arbois
Côte de Ferrière, à Arbois

Côte de Ferrière, à Arbois

J’ai bien fait d’y aller. Même si le panorama n’est pas très ouvert, la vue vaut le détour : on embrasse d’un regard le village de Planches-près-Arbois et, juste derrière, la barrière rocheuse au pied de laquelle jaillit la Grande Source de la Cuisance. Grande, oui, car cette rivière en a deux : la Petite Source, elle, se cache derrière la cascade des Tufs, tout au fond de la reculée.

Vue sur les Planches-près-Arbois depuis la Côte de Ferrière

Vue sur les Planches-près-Arbois depuis la Côte de Ferrière

De retour sur le GR, nous poursuivons vers le nord sur près de deux kilomètres.

Le sentier est superbe et varié, parfois bien dompté, parfois plus sauvage. Globalement en descente, il ménage cependant quelques côtes bien marquées, avec même des marches taillées dans le sol à certains endroits.

Cerise sur le gâteau : un nouveau panorama s’offre à nous sur la vallée. Le paradis du randonneur, assurément !

Côte de Ferrière, à Arbois
Côte de Ferrière, à Arbois
Côte de Ferrière, à Arbois
Côte de Ferrière, à Arbois
Côte de Ferrière, à Arbois
Côte de Ferrière, à Arbois
Côte de Ferrière, à Arbois
Côte de Ferrière, à Arbois

Côte de Ferrière, à Arbois

Ce chemin paradisiaque nous mène à l’extrémité nord du plateau, juste au-dessus d’Arbois. Il se prolonge ensuite vers la gauche, prenant alors le nom d’Allée du Roi de Rome. Ici, tout semble sous contrôle, à l’image du hêtre président que nous croisons en chemin.

Cette tradition, d’origine franc-comtoise, remonterait à la fin du XVIIIᵉ siècle. À l’époque, c’étaient plutôt des sapins ou des épicéas qui étaient élus. Le choix repose uniquement sur deux critères : être le plus grand et le plus gros. Ce hêtre – ou foyard, comme on dit ici – a été élu en 1993. Il mesure 35 mètres de haut et présente une circonférence de 3,15 mètres à 1,30 m du sol. Un sacré gaillard !

Allée du Roi de Rome et le Hêtre Président, à Arbois
Allée du Roi de Rome et le Hêtre Président, à Arbois
Allée du Roi de Rome et le Hêtre Président, à Arbois
Allée du Roi de Rome et le Hêtre Président, à Arbois
Allée du Roi de Rome et le Hêtre Président, à Arbois

Allée du Roi de Rome et le Hêtre Président, à Arbois

Rappelez-vous, nous avons fait le choix de retourner à Arbois en fin d’étape. C’est donc ici, environ 500 mètres après le hêtre président, que nous quittons le GR 59 pour bifurquer à droite, en direction de l’Ermitage.

Mais avant d’entamer la descente finale, une halte s’impose sur le plateau de l’Ermitage, haut lieu des rassemblements républicains… au XIXᵉ siècle, bien entendu ! Les arbres qui bordent le site, plantés en novembre 1833 et janvier 1834, approchent désormais des deux siècles. Une autre façon de lire l’Histoire à travers les paysages.

Vers le plateau de l'Ermitage, à Arbois
Vers le plateau de l'Ermitage, à Arbois
Vers le plateau de l'Ermitage, à Arbois
Vers le plateau de l'Ermitage, à Arbois

Vers le plateau de l'Ermitage, à Arbois

Depuis ce promontoire, la vue se dégage sur Arbois, offrant un regard inédit sur cette ville que nous côtoyons depuis deux jours déjà.

Belvédère de l'Ermitage, à Arbois

Belvédère de l'Ermitage, à Arbois

Quelques mètres en contrebas du belvédère se dresse la chapelle Notre-Dame de l’Ermitage. Ce petit sanctuaire, niché dans les bois, fut dès le XVIᵉ siècle le refuge de plusieurs ermites, dont Pierre Denys, ancien soldat revenu du Brabant, qui y installa une statuette de la Vierge sculptée dans un chêne réputé miraculeux. Jusqu’au XIXᵉ siècle, plusieurs ermites se succédèrent dans ce lieu de vie retirée, entre vigne et silence.

Aujourd'hui, l’Ermitage est isolé dans la forêt. Nous le quittons par le Chemin devant l’Ermitage, un sentier raide mais agréable qui plonge vers Arbois en une série de virages, entre murets moussus et végétation dense.

L'Ermitage et Chemin devant l'Ermitage, à Arbois
L'Ermitage et Chemin devant l'Ermitage, à Arbois
L'Ermitage et Chemin devant l'Ermitage, à Arbois
L'Ermitage et Chemin devant l'Ermitage, à Arbois
L'Ermitage et Chemin devant l'Ermitage, à Arbois
L'Ermitage et Chemin devant l'Ermitage, à Arbois

L'Ermitage et Chemin devant l'Ermitage, à Arbois

Du pied de la colline, rue Parandier, il nous reste 700 mètres pour regagner la Place de la Liberté, point final de cette belle boucle. Mais notre immersion dans le patrimoine arboisien n’est pas encore tout à fait terminée. Sur le chemin, nous croisons la Tour Gloriette.

Édifiée au XIIIᵉ siècle à l’angle des anciennes fortifications, cette tour défendait autrefois l’entrée sud-est d’Arbois et surveillait la Cuisance. Réaménagée après la crue de 1503, elle a connu de nombreuses vies : hôtel de ville, logement, caserne… Aujourd’hui, elle accueille La Pierre qui encre, un atelier de lithographie ouvert au public, dédié à la presse artisanale.

Retour Place de la Liberté par la Tour Gloriette, à Arbois
Retour Place de la Liberté par la Tour Gloriette, à Arbois
Retour Place de la Liberté par la Tour Gloriette, à Arbois
Retour Place de la Liberté par la Tour Gloriette, à Arbois
Retour Place de la Liberté par la Tour Gloriette, à Arbois
Retour Place de la Liberté par la Tour Gloriette, à Arbois
Retour Place de la Liberté par la Tour Gloriette, à Arbois
Retour Place de la Liberté par la Tour Gloriette, à Arbois

Retour Place de la Liberté par la Tour Gloriette, à Arbois

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Vous voulez revivre cette étape en vidéo 3D ? C'est ici :

Appréciation du parcours :

Une étape coup de cœur ! Tout y est : des panoramas spectaculaires, un patrimoine varié et une belle diversité d’ambiances. Certes, les deux montées principales demanderont un peu de souffle, mais elles sont largement récompensées. La cascade des Tufs, les belvédères de la reculée, le calme de l’Ermitage ou encore les ruelles d’Arbois offrent une richesse rare sur un itinéraire de 21 km. Une boucle exigeante mais inoubliable, parmi les plus marquantes de l’Échappée Jurassienne. 

Comment rejoindre cette étape ?

Rien de plus simple : cette boucle commence et se termine à Arbois. En logeant plusieurs jours sur place, on évite les contraintes de transport et de portage de bagages. Il suffit de sortir à pied de son hébergement pour se mettre en route… et d’y revenir en fin de journée. Confortable, non ?

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Vous souhaitez parcourir cette étape de l'Échappée Jurassienne ? Vous trouverez ci-dessous la trace GPX de l'itinéraire tel que je l'ai suivi :

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D
C'est absolument merveilleux, d'ailleurs si ça continu comme ça à chaque étape (et je sais que c'est le cas...) je vais bientôt manquer de vocabulaire !<br /> Article de grande qualité riche en informations et en superbes photos<br /> Merci pour tout ce travail remarquable
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B
Achète-toi un dictionnaire des synonymes, ce sera un bon investissement, crois-moi !