Parce que randonner c'est la santé...
Le résumé du randonneur pressé :
Une boucle de 19 km au départ d’Aumerval, parfaite pour celles et ceux qui cherchent la fraîcheur des bois et la tranquillité d’une campagne paisible.
Le parcours traverse le Ternois, avec de beaux points de vue sur la vallée de la Clarence, une ambiance bucolique dans les bois de la Ville, Brûlé et Nédonchel, et un passage (un peu ?) boueux… à éviter sans bottes par temps humide.
La trace rejoint Amettes, seule incursion en Artois, avant de longer un ruisseau au nom mystérieux : la Coqueline, que personne ne semble vraiment connaître, mais que tout le monde mentionne !
Une rando variée, jamais monotone, idéale à la belle saison, avant la moisson. Et une belle occasion de dire bonjour (et au revoir) à Gaëtan, le coq du clocher de l'église Saint-Maur.
/image%2F5645987%2F20250809%2Fob_19db5e_fresque-blog.png)
Et en détail :
Temps de lecture : 15 minutes
Parfois, on découvre de vraies pépites… puis on les oublie sans trop savoir pourquoi. C’est exactement ce qui s’est passé avec cette randonnée intitulée Les deux bois et la Coqueline. Je l’avais testée il y a quelques années, mais elle ne figurait pas encore sur le blog.
Il aura fallu l’épisode de canicule de ces derniers jours pour qu’elle me revienne en mémoire. Je cherchais une randonnée avec de longs (ou fréquents) passages boisés, histoire de rester à l’abri du soleil… et, si possible, peu fréquentée.
C’est ainsi que j’ai remis le cap sur Aumerval, un petit village du Ternois, cette belle région du Pas-de-Calais que j’adore explorer : des paysages variés, un peu de dénivelé, et surtout un calme que j’apprécie toujours autant.
La trace est disponible sur Visorando. Elle est signée joorange, le roi de la rando dans les Hauts-de-France et au-delà – un gage de sérieux et de qualité. Un parcours d’un peu plus de 19 kilomètres… et si on allait (re)vérifier tout ça ensemble ?
Nous démarrons la randonnée depuis le petit parking situé devant la mairie d’Aumerval, juste à côté de l’église Saint-Maur. Cap à l’est par la rue Principale.
Dès les premiers pas, on retrouve cette atmosphère typique des villages de campagne, avec son habitat épars, laissant une grande place à la nature.
Au bout de 300 mètres, nous quittons la rue Principale pour tourner à droite sur le chemin de Sachin. Nous voilà déjà en pleine campagne !
Le chemin, d’abord asphalté, devient vite un agréable sentier herbeux qui nous mène jusqu’au cimetière du village. En fait, depuis le départ, nous suivons le tracé du GR 127.
Sur près de 93 kilomètres, ce GR traverse le cœur du Ternois, entre vallées verdoyantes et villages endormis, et propose un itinéraire authentique dans la campagne du Nord.
À hauteur du cimetière, nous traversons la D 90 qui descend de Pernes. Nous continuons tout droit par un beau chemin de campagne en direction du Bois de la Ville.
C’est sans doute l’un des meilleurs moments pour randonner ici : la moisson n’a pas encore eu lieu, et les champs composent un patchwork vivant de couleurs et de formes, selon les cultures.
L’entrée dans le Bois de la Ville marque la première difficulté du parcours. Enfin… comment dire ? Une petite côte, ou plutôt une côtelette !
Quoi qu’il en soit, on profite ici d’un premier passage d’environ 450 mètres à l’ombre de la forêt, avant de poursuivre en lisière sur une distance similaire.
Au-delà du Chemin du Bois — une petite route asphaltée qui relie le Mont Rotis à Pernes —, nous changeons de décor en entrant dans le Bois Brûlé.
La randonnée était déjà très agréable jusque-là, mais ce nouveau passage a quelque chose d’enchanteur. Les 600 mètres qu’il propose nous sembleront bien trop courts !
À la sortie du Bois Brûlé, le chemin entame une descente régulière d’environ 900 mètres en direction de Pernes. Il suit presque la ligne de crête, dominant sur la gauche une vallée sèche typique du Ternois.
Dans l’axe du chemin, la vue s’ouvre progressivement : on distingue le village de Pernes, blotti dans son creux, et au-delà, la vallée de la Clarence qui déroule ses courbes dans le lointain.
Au premier croisement de chemins, nous retrouvons le GR 127 que nous suivons vers la droite. Le chemin file alors au fond de la vallée de la Clarence, en direction de Sachin.
Sur le flanc opposé, on aperçoit le Pernes British Cemetery, discret mais bien visible, rappel silencieux des combats qui ont marqué la région pendant la Première Guerre mondiale. Un contraste fort avec la quiétude qui règne aujourd’hui.
Ce tronçon de 1200 mètres, bucolique à souhait, réserve quelques passages superbes, notamment un magnifique tunnel de verdure que l’on traverse dans la seconde moitié.
Au bout du sentier, nous traversons Sachin, ce genre de village où l’on ne sait plus très bien si c’est la campagne qui s’invite au village… ou l’inverse. Comme je le mentionnais dans ma description du GR 127, Sachin fait partie de ces villages endormis, hors du temps, où tout semble figé dans une douce tranquillité.
L’amour des fleurs y est manifeste : le village est soigneusement fleuri, ce qui renforce encore cette impression de calme et de douceur.
La dévotion des habitants s’exprime également, notamment à travers trois oratoires érigés à leur initiative. Le premier que nous croisons, dédié à Sainte-Rita, se trouve à l’entrée du village.
L’église Saint-Jean-Baptiste, quant à elle, existait déjà à la Renaissance, même si elle n’était sans doute à l’époque qu’une simple chapelle. En 1725, elle était en ruine : plus de toit, un chœur dont le plancher était pourri. Ce n’est qu’à partir de 1838 qu’elle retrouve un peu de sa dignité.
Au bout de la Grand’Rue, à la limite avec Sains-lès-Pernes, nous empruntons sur la droite un petit sentier qui longe une habitation. Arrivés au bout de la propriété, nous bifurquons à nouveau à droite pour grimper un petit raidillon. Un tourniquet en bois bloque l’accès aux engins motorisés : quads et motos sont priés de rester à distance.
Le passage n’est pas très engageant : envahi par les orties et les ronces, il mériterait un petit coup de sécateur… Peut-être devrais-je, comme joorange, toujours en emporter un dans le sac à dos !
Au pied de la descente, nous rejoignons un chemin emprunté par le bétail pour accéder aux champs depuis la ferme voisine. Un portique en bois empêche les bêtes de s’échapper.
Un peu plus loin, c’est carrément une barrière métallique qui bloque l’accès. De quoi désarçonner le randonneur non averti, mais rassurez-vous : le passage reste autorisé.
Aujourd’hui, une partie de la barrière a été remplacée par des cordes tendues en travers du chemin. Il suffit de se glisser entre elles, en prenant soin bien sûr de ne pas ouvrir la voie au bétail.
Nous reprenons de l’altitude en montant vers la rue des Fonds, où se dresse la chapelle Saint-Jean-Baptiste. Construite en 1919 et 1920 à l’initiative de la famille Diéval-Leleu, elle fut édifiée en remerciement pour le retour de leurs deux fils, revenus vivants de la Première Guerre mondiale.
Nous poursuivons vers l’ouest par la rue des Fonds et quittons rapidement le village. La petite route asphaltée s’enfonce au fond d’une vallée sèche. À gauche, des champs ; à droite, le Bois de la Ville. Enfin, un autre Bois de la Ville — pas celui traversé ce matin, bien qu’il en porte le nom.
Sur la crête opposée, deux éoliennes se découpent dans le ciel, entourées de petits bois clairsemés.
Un peu plus loin, un banc installé au bord de la route m’offre l’occasion d’une pause casse-croûte bien méritée. Le silence est presque total. Ou plutôt... ponctué par le chant des oiseaux, comme un discret rappel — s’il en fallait un — que la nature est belle. L’ambiance est presque méditative.
Environ 500 mètres après le banc, nous quittons la route pour grimper à gauche. Attention, même s’il est tentant d’emprunter le chemin de terre, c’est bien la petite route asphaltée attenante qu’il faut suivre. Sinon, c’est l’impasse assurée un peu plus loin.
Nous entamons alors l’ascension du Bergopsom, modeste colline au nom un peu solennel. En prenant de la hauteur, on réalise qu’il ne s’agissait pas de deux éoliennes isolées… mais d’un véritable champ qui couvre tout le sommet !
Même si les éoliennes divisent parfois, elles restent bien plus inoffensives que les escadrilles de taons qui me tournent autour à ce moment-là. Un répulsif est vivement recommandé, sauf à vouloir jouer les cibles vivantes pour une armée d'insectes bodybuildés — version blindée et douloureuse.
À peine le sommet atteint, voilà déjà la descente.
Au pied du Bergopsom, nous prenons à gauche la rue Sébastopol. Malgré son nom ambitieux, ce n’est ici qu’un simple chemin de campagne en graviers, qui s’insinue entre deux bois.
Au sommet du chemin, nous bifurquons à droite pour emprunter un sentier herbeux qui traverse les champs. Le sol, irrégulier, demande un peu d’attention : mieux vaut veiller à ses chevilles.
Ce passage fait la transition vers le Bois de Nédonchel, que nous allons bientôt découvrir.
Contrairement à ce que son nom pourrait laisser croire, le Bois de Nédonchel ne se trouve pas sur le territoire de Nédonchel… mais bien sur celui de Nédon.
Et dès l’entrée, le ton est donné : le chemin est littéralement défoncé par le passage des quads. Les ornières sont si profondes que, si vous y tombez, on risque de ne retrouver que votre sac à dos qui flotte à la surface ! (Ne vous-ai pas déjà dit que j’ai peut-être de lointaines racines marseillaises ?)
C’est un véritable cloaque, un couloir de gadoue à faire frémir les mollets. Et encore… nous sommes en pleine période de canicule. Inutile d’imaginer l’état de ce passage après un épisode pluvieux !
Heureusement, une trace parallèle un peu plus praticable permet de progresser. Mais vous n’en sortirez pas indemnes — au moins vos chaussures. Il faut régulièrement changer de côté, sauter, slalomer, ruser…
Et ce passage aquatico-forestier dure quand même 900 mètres. Autant dire qu’on s’en souvient !
Le calvaire — ou la partie de plaisir pour ceux qui aiment patauger — prend fin lorsqu’on aperçoit, entre les arbres, un cabanon bleu. Du moins, tant qu’il n’a pas été repeint…
Un peu plus loin, nous bénéficions d’un court passage sur route. Rien de spectaculaire, mais bienvenu pour décrotter un peu ses chaussures… et reprendre son souffle.
La seconde partie de la traversée du Bois de Nédonchel est nettement plus agréable. Le chemin, plus praticable, permet enfin de lever le nez et de profiter pleinement du décor.
Bordé de saules têtards, il offre une ambiance particulière que j’adore — un mélange de quiétude et de caractère. Ce type de saule, taillé régulièrement pour produire du bois tout en préservant l’arbre, est typique du nord de la France et de la Belgique. Il donne au paysage une silhouette à la fois rustique et familière.
Ce tronçon paisible s’étire sur environ 1 700 mètres. Une vraie respiration après les glissades précédentes.
Nous débouchons du bois sur le Plat. Rien à voir avec les œufs : c’est simplement le nom du lieu-dit… qui, pour couronner le tout, n’est même pas plat.
Depuis le Plat, donc, nous dominons la région. Bailleul-lès-Pernes sommeille au pied de la colline, mais la vue s’étend bien au-delà. Par temps clair, on distingue sans peine les terrils jumeaux du Pays à Part, situés pourtant à 16 kilomètres d’ici — déjà évoqués dans mon récit de la boucle n° 1 du Tour du Bassin minier Nord - Pas-de-Calais (cliquez ici pour en savoir plus --> Escales en Artois)
Nous amorçons ensuite une descente progressive le long de la crête, jusqu’à rejoindre la D 90, à l’entrée du village.
Nous ne pénétrons pas dans Bailleul-lès-Pernes. Nous traversons simplement la D 90 pour nous engager sur un nouveau chemin de campagne.
Après quelques dizaines de mètres, une belle ouverture dans le paysage nous offre un large panorama sur la campagne qui s’étend entre Bailleul-lès-Pernes et Amettes. Au pied de la colline, une vaste plaine agricole se déploie à perte de vue — plaine que nous allons sillonner pendant environ 2,3 kilomètres pour rejoindre Amettes.
C’est sans doute la portion la plus dégagée de la randonnée : ici, l’ombre se fait rare… très rare. Mieux vaut ne pas avoir oublié la casquette et la crème solaire !
Nous arrivons à Amettes en rejoignant le tracé de la Via Francigena, ce grand itinéraire de pèlerinage qui relie Canterbury à Rome, et qui correspond, en France, au GR 145. Petite particularité : alors que le reste de notre randonnée se déroule dans le Ternois, Amettes, lui, se situe en Artois.
J’ai eu la chance de le parcourir dans son intégralité, de Calais jusqu’à Rome. Mais à l’époque où j’ai traversé le Pas-de-Calais, je n’avais pas encore eu l’idée — ni d’aller jusque Rome, ni de créer ce blog.
Je prévois de refaire prochainement ces premières étapes, depuis Canterbury jusqu’à Bapaume. J’en profiterai pour m’attarder un peu plus sur Amettes, et vous en dire davantage.
En attendant, notons tout de même que nous passons à proximité de la maison natale de Saint Benoît Labre, figure spirituelle locale, ainsi que de l’église Saint-Sulpice.
À la sortie d’Amettes, juste après le cimetière, nous laissons filer la Via Francigena vers la gauche, pendant que nous, nous prenons franchement à droite à l’assaut de la colline.
Le chemin de campagne surplombe la vallée de la Cauchiette. Enfin… officiellement. Car c’est là que les choses deviennent mystérieuses. Toutes les cartes mentionnent la Cauchiette comme cours d’eau. Pourtant, dans son descriptif — et même dans le titre de la randonnée — joorange parle de Coqueline. Et il n’est pas le seul : l’Office de tourisme de Béthune-Bruay — BB pour les intimes — a même balisé un PR sous ce nom-là !
Alors… d’où vient cette Coqueline ? On ne le saura peut-être jamais. Mais ça ajoute une petite touche d’énigme au parcours.
...
Mais d’où sort cette Coqueline... ?
Nous atteignons enfin la Coqueline… ou la Cauchiette… enfin bref, le ruisseau au nom incertain, au lieu-dit le Fond de Dinghem, sur le territoire d’Amettes.
Nous la traversons sur une petite passerelle en bois, avant de la suivre pendant environ 600 mètres. Ce passage, très rafraîchissant, offre une atmosphère bien différente : ici, l’ombre est reine, projetée par les arbres qui bordent le cours d’eau.
L’ambiance devient plus sombre, presque étrange, comme si le murmure discret de l’eau cherchait à nous confier un secret. Peut-être celui de son vrai nom…
À la sortie du fossé où s’écoule la Coqueline — ou la Cauchiette —, nous faisons notre entrée dans Bailleul-lès-Pernes.
Nous montons à gauche, par la rue Wacheux. Une fois la côte franchie, le paysage change. Nous voilà dans une zone bocagère, plus enclavée, plus verte aussi. En avançant un peu, une belle ouverture dans la végétation nous permet d’apercevoir, en contrebas, l’église Saint-Omer de Bailleul-lès-Pernes, paisiblement installée dans la plaine.
Nous poursuivons tranquillement sur cette petite route asphaltée jusqu’au carrefour avec la rue de Pernes, où se dresse un calvaire.
L'arrivée est toute proche, derrière la butte qui s'élève au-delà du calvaire.
Le passage de cette butte est superbe, magnifié par le contraste entre le vert du chemin herbeux et le doré du champ. Une fois la moisson passée, le charme ne sera plus tout à fait le même.
Retour sur le parking devant l’église Saint-Maur, là où tout a commencé. Un dernier salut à Gaëtan, le coq du clocher : À une prochaine fois, sûrement !
____________________
Vous voulez revivre cette randonnée en vidéo 3D ? C'est ici :
Appréciation du parcours :
Entre passages boisés, vues dégagées, villages endormis et chemins bucoliques, ce circuit coche presque toutes les cases pour qui cherche à s’évader sans aller bien loin.
Un peu de dénivelé, une dose d’histoire locale, quelques passages plus techniques (boueux ou mal entretenus), mais rien d’insurmontable pour un marcheur régulier. Mention spéciale pour la portion forestière contrastée du Bois de Nédonchel… et pour l’énigmatique Coqueline qui ajoute un petit goût d’aventure !
Comment rejoindre cette randonnée ?
La voiture reste le moyen le plus simple pour rejoindre Aumerval, point de départ de cette belle boucle du Ternois.
Cela dit, pour les plus courageux, il est possible de rejoindre la randonnée en train grâce à la gare SNCF de Pernes-Camblain, bien desservie depuis Béthune ou Saint-Pol-sur-Ternoise, du lundi au samedi. Il faudra alors rejoindre l’itinéraire à pied, en le prenant un peu après Pernes, à son extrémité sud-est, ce qui ajoute environ 4 à 5 kilomètres au parcours initial. Une option intéressante pour prolonger la découverte… ou corser un peu la journée !
____________________
Vous souhaitez parcourir cette randonnée ? Vous trouverez ci-dessous le lien vers Visorando :
/https%3A%2F%2Fwww.visorando.com%2Fimages%2Finter%2Fm-salle-de-bain-visorando-227899.jpg)
Les deux bois et la Coqueline. Fiche de randonnée gratuite avec descriptif et carte IGN ou topographique au 1:25 000 au format PDF. D'autres circuits de randonnée sont disponibles.
https://www.visorando.com/randonnee-les-deux-bois-et-la-coqueline/
Ou scannez ce QR code :
/image%2F5645987%2F20250809%2Fob_76297c_qrcode-www-visorando-com.png)
____________________
Sauf indication contraire, les textes et les photographies présents sur ce blog sont la propriété exclusive de leur auteur. Toute reproduction ou utilisation, totale ou partielle, est interdite sans autorisation préalable.
GR®, GR® Pays et PR® sont des marques déposées de la Fédération Française de la Randonnée Pédestre. Leur utilisation sur ce blog est réalisée uniquement à titre informatif, sans but commercial, et dans le respect des droits de propriété intellectuelle.
Pour toute demande d’utilisation, veuillez me contacter via la page « Contact ».