7 Décembre 2020
Depuis le 28 novembre dernier, nous sommes passés, en France, en déconfinement phase 1. Ca ne veut peut-être rien dire pour vous, mais pour nous (randonneurs) ça veut dire beaucoup, comme disait une certaine... France !
Nous pouvons ainsi (enfin) sortir de notre petit rayon d'un kilomètre autour de chez nous pour élargir notre horizon jusqu'à vingt kilomètres ! Alors, que peut-on faire au départ de Sainghin en Weppes dans le laps de temps imparti de trois heures ?
Eh bien, ceci par exemple...
Bon, je sais, la météo du jour m'inciterait plutôt à rester sous la couette, moi le pur produit de l'été. Mais puisque randonner c'est la santé, comme dit je ne sais plus qui... Et puis, avec un bonnet, des gants, un caleçon long sous le pantalon et quatre couches de vêtements sur soi, il ne fait tout compte fait pas si froid !
Alors, rejoignons-nous (virtuellement !) sur le parking à l'entrée de la rue des Acacias. Pas très éloigné du centre-ville, ce parking offre généralement toujours des places libres, au contraire des parkings situés près de la mairie. Ça, c'est si vous venez en voiture.
Nous démarrons la randonnée en remontant la rue des Acacias vers le nord ouest. Au bout de deux cents mètres la rue se transforme en un beau chemin de terre. Même par temps humide, il n'est pas très boueux. A l'exception des quelques mètres avant d'atteindre la rue Waldeck Rousseau.
Si vous avez besoin de conseils en jardinage, vous y trouverez aussi un jardin communautaire et, donc, des jardiniers ! Ah bon ? Oui, mais aujourd'hui c'est plutôt mort...
À l'extrémité de la rue, nous prenons à droite sur la rue Waldeck Rousseau. Ce sera, sur deux cents mètres, le seul passage de la randonnée où il faut faire preuve de prudence.
En dehors des heures de pointe, il n'y a pas trop de circulation sur cette route qui relie Sainghin à Marquillies. Mais, bien qu'elle soit sur cette portion limitée à 50 km/hr, et vu qu'on se trouve hors agglomération, beaucoup trop d'automobilistes ont tendance à appuyer lourdement sur le champignon !
Ensuite, c'est à gauche sur la rue Gambetta puis directement à droite sur la rue du 8 mai. Là, on se déplace en toute sécurité puisque le trottoir est séparé de la chaussée par une bande de gazon avant que, en fin de rue, la voie soit dédoublée.
À la sortie du village, on bifurque alors à droite dans les campagnes en direction des Combles et du bois de l'ancienne briqueterie. Quoi ? Comment ça, quel bois ? Vous ne le voyez pas !? Vous ne faites pas beaucoup d'efforts, non plus !
Le chemin est boueux dans les traces des tracteurs mais le centre est tout à fait praticable.
Ici, au temps jadis, se dressait le Moulin des Combles, un moulin à vent qui servait à moudre le blé. On dénombrait six moulins à vent sur Sainghin en Weppes. Deux servaient à moudre le blé, les quatre autres à broyer les graines de lin et de colza.
Je ne sais pas quand ils ont tous disparu mais le Moulin Gérard, qui se trouvait non loin d'ici, fut détruit par les Allemands le 9 octobre 1914. Ils craignaient que le moulin ne serve de point de repère pour l'artillerie ennemie.
Bon, vous le voyez maintenant, le bois de l'ancienne briqueterie ?
À hauteur du bois, du gravier a été répandu sur le chemin, en tout cas jusqu'à l'intersection des chemins. La marche n'y est pas très confortable mais l'initiative est heureuse parce qu'en temps de pluie, c'était un véritable cloaque. Quant au bois, il est resté le dépôt sauvage que j'ai toujours connu.
À droite, on descend vers les installations sportives de Sainghin. Tout droit, on se rend à Wavrin, et c'est la direction que nous suivons.
Le début du chemin, après l'intersection, est très boueux sur une vingtaine de mètres. Entre le bois et la rue des Wazières, à Wavrin, il faut juste se souvenir de "gauche", puis "droite". Je dis ça parce que, même quand on connaît, on a tendance à aller tout droit au premier embranchement.
Et si vous ne reconnaissez pas votre gauche de votre droite, je ne peux rien faire pour vous...
Au bout de la rue des Wazières, on tourne à droite sur la rue Jean Baptiste Lebas qu'on suit pendant cent cinquante mètres avant de s'engager à gauche dans la rue Emile Zola.
Les trottoirs sont larges, les rues peu fréquentées, cool Raoul.
Quand on sort des habitations, la rue Emile Zola se transforme en chemin pavé sur trois cent cinquante mètres. Il n'y a plus de trottoir mais la route est très peu fréquentée.
Après avoir traversé la ligne de chemin de fer Lille - Sainghin en Weppes, on prend à droite sur la rue du Général Koenig puis, deux cents mètres plus loin, à gauche sur la rue de la Centrale. On se trouve alors sur le territoire de Don.
Si la rue du Général Koenig connaît un trafic plutôt dense, ce n'est pas trop le cas de la rue de la Centrale. Celle-ci est surtout fréquentée par des poids-lourds qui desservent le Parc d'activités des Ansereuilles, mais la vitesse y étant limitée à 30 km/hr, la tranquillité du lieu n'est pas trop affectée. Et dans les deux cas, l'accotement permet de marcher en toute sérénité.
On observera au passage l'architecture particulière des maisons construites dans la rue. Toutes, à l'exception d'une, ont été construites sur le même schéma, avec garages et caves au rez-de-chaussée, tandis que les pièces de vie se trouvent au premier étage.
Lorsque la rue de la Centrale atteint le canal de la Deûle, on prend à droite sur le chemin de halage. On peut s'économiser deux cent cinquante mètres en tournant plus tôt.
Il y a un chemin plus très visible aujourd'hui, depuis que le bosquet qu'il traversait a été rasé, mais si on observe bien, on voit encore au bout le panneau qui interdit l'accès des véhicules au chemin de halage.
Nous rejoignons en fait le canal de la Deûle à hauteur de la dérivation qui dessert encore aujourd'hui la base nautique de Don. Et c'est le long de cette dérivation que la randonnée se poursuit.
Alors que je suis sur le point d'atteindre le chemin de halage, deux jeunes dames passent en marchant devant moi. L'une d'elles est en petites baskets, short et veste de training ! Et soudain me voilà pris d'un grand frisson ! Oh, pas de méprise, hein ! C'est juste que de la voir habillée aussi légèrement me glace ! À moins que ce ne soit le vent froid et humide qui souffle sur le canal ?
Pour les amateurs de vélo, sachez aussi que le chemin de halage fait partie de la Véloroute de la Deûle qui permet de relier Lille à Lens et Béthune.
Nous arrivons alors à la base nautique de Don. Pour ceux qui préféreraient venir par le canal, vous pouvez y amarrer votre yacht et commencer la randonnée à partir d'ici. Pratique, non ?
Comment ? Ah... Vous n'avez qu'une pirogue !? Oui, c'est possible aussi. Mais n'oubliez pas que vous ne disposez que de trois heures au départ de chez vous !
Au rond-point, la randonnée continue sur le chemin du halage. Nous sommes cette fois de retour à Sainghin en Weppes.
Sur la droite, on découvre l'accès au nouveau parking à étage de la gare de Don-Sainghin. La gare est située sur les lignes Fives - Abbeville et Don-Sainghin - Lens. Elle est ainsi le second pôle d'échanges de la métropole lilloise !
Pour ceux qui n'ont ni voiture ni pirogue et qui ont accès au train depuis chez eux, voilà aussi un beau moyen de rejoindre cet itinéraire de randonnée.
Nous continuons le long de la dérivation du canal de la Deûle dont les berges auraient bien besoin d'entretien.
Un peu plus loin, nous retrouvons le canal et nous passons sous le pont de la ligne de chemin de fer Don-Sainghin - Lens.
Deux cents mètres après le pont du chemin de fer, prendre la route à droite entre les maisons pour longer le site de l'ancienne blanchisserie.
Le site est actuellement en cours d'assainissement. La MEL veut créer ici un parc à l'image de Mosaïc, bien connu des Lillois. Le futur parc de la Tortue constituera ainsi un nouveau maillon dans le projet de trame verte et bleue entre le parc de la Deûle et le bassin minier.
Rendez-vous en 2023 !
Si vous voulez plus d'informations sur le parc et sur l'histoire de la blanchisserie, vous pouvez télécharger le document ci-dessous :
L'itinéraire continue, à travers champs, sur une étroite route asphaltée en direction de Sainghin en Weppes.
Une fois n'est pas coutume, alors que j'approche du passage à niveau, un train s'offre à ma vue, mais disparaît rapidement dans le brouillard, en direction d'Abbeville.
Cinquante mètres après le passage à niveau, on bifurque à gauche dans un chemin de terre qui, progressivement, va revenir longer la ligne de chemin de fer.
L'entrée du chemin est, comment dire... très boueuse ! On n'a guère le choix, il faut mettre les pieds dedans. Les premiers mètres franchis, malgré ce que montrent les photos, on peut s'en sortir sans trop de problèmes en jonglant entre le centre du chemin et les bas-côtés.
Notez qu'ici, pour ceux qui utilisent Visorando, la carte IGN France n'est pas correcte, au contraire de la carte OpenStreetMap randonnée (Monde). Sur la carte IGN, le chemin s'interrompt dans les champs alors qu'en réalité il continue vers la droite en longeant le bois.
Justement, parlons-en de ce moment où le chemin tourne vers la droite pour longer le bois. Si vous êtes attentifs, on peut voir, contre la clôture, une petite passerelle au-dessus du Filet Mortreux, ce petit cours d'eau qui sépare le chemin du bois.
La semaine dernière, j'avais aperçu un panneau "Sentier découverte nature" qui pointait vers cette passerelle. Aujourd'hui, pour une raison qui m'est inconnue, ce panneau a disparu. Je décide quand même de m'aventurer par là.
Sur quelques mètres, le sentier est bien visible. Par après, c'est moins évident. Des travaux de débroussaillage ont visiblement été effectués récemment et ça a brouillé la trace. Ignorez les nombreux coupe-feux sur votre droite et restez en lisière du bois. Au bout de trois cents mètres, vous retrouverez un chemin bien marqué.
À la sortie du bois, on prend à droite pour retrouver le Filet Mortreux au coin du bois. A cet endroit, on tourne à gauche pour rejoindre l'entrée du village et la rue Anatole France.
Par temps humide, je vous conseille de suivre le Filet Mortreux par la gauche (en allant vers le village). Le chemin qui passe par la droite est en effet un véritable bourbier !
On rentre alors dans Sainghin en Weppes par la rue Anatole France, une des nombreuses rues calmes du village.
Deux cent cinquante mètres après l'entrée du village, dans un tournant à droite, on bifurque dans le sentier "Autour de la Libaude". Il s'agit d'un beau petit sentier qui coupe à travers champs pour relier le quartier d'Hocron au centre du village.
Une partie du chemin est en pavés. Des pavés qui viennent du Mont St Eloi, dans le Pas-de-Calais, alors que l'autre partie est en porphyre de Norvège. C'est au XIXè siècle qu'on avait ainsi revêtu les chemins pour les rendre praticables été comme hiver.
Idéalement, il faudrait suivre ce sentier jusqu'au bout, mais la rue de la Plate Voie qu'il rejoint est en travaux actuellement. Impossible de passer, même pour les piétons.
Donc, au premier embranchement, on prend un autre sentier à gauche pour rejoindre la rue Edouard Vaillant.
Au bout de quatre cent cinquante mètres dans la rue Edouard Vaillant, nous arrivons au terminus de la randonnée !
Et de retour à la maison, il n'y a plus qu'à mettre le pantalon à la lessive !
Voilà ainsi une petite randonnée qui n'a rien de spectaculaire mais qui propose des chemins souvent agréables, au calme, la plupart du temps à l'écart de toute circulation automobile. De quoi en tout cas passer quelques heures revigorantes dans des milieux variés tels que les champs, le canal, les bois. Bref, un petit bonheur sur le pas de sa porte à faire en toutes saisons.
Pour les intéressés, vous trouverez ci-dessous la trace GPX de cette randonnée en téléchargement libre :