Parce que randonner c'est la santé...
19 Décembre 2020
Jusqu'à présent, j'avais toujours orienté ma recherche de randonnées dans les environs de Sainghin en Weppes en m'écartant de Lille. Ma crainte était de me retrouver sur des chemins trop fréquentés. C'est ainsi que tous mes itinéraires le long du canal de la Deûle couraient en direction de Billy-Berclau.
Une fois n'est pas coutume, cette fois, j'ai voulu aller voir dans la direction opposée et pourquoi pas alors un départ du parc Mosaïc, bien connu des Lillois.
En préparant mon itinéraire sur carte, j'ai même découvert qu'en face de Mosaïc, de l'autre côté du canal, se trouvait un autre parc, le site de la Gîte ! Eh oui ! Si je connaissais déjà bien Mosaïc et les Ansereuilles pour y être allé plusieurs fois, j'ignorais tout de l'existence du site de la Gîte !
J'avais initialement prévu le départ du parking près du pont de Houplin-Ancoisne du côté opposé au parc Mosaïc par rapport au canal. Mais bien que nous soyons en semaine, ce petit parking était déjà presque complet quand j'y suis arrivé.
Par précaution, j'ai donc modifié le départ. Celui-ci se prend dès lors du grand parking du parc Mosaïc. Le stationnement y est gratuit mais le parking ferme à 19 ou 20 heures. Vérifiez bien les horaires si vous vous lancez tard sur la randonnée !
Après plusieurs jours de pluie, je suis content de revoir le soleil même si un vent froid assez fort venant du sud refroidit l'atmosphère.
C'est particulièrement sensible en ce début de randonnée, au moment de franchir le canal de la Deûle sur le pont d'Houplin-Ancoisne pour rejoindre le Relais Nature du Parc de la Deûle et le site de la Gîte situés, eux, sur le territoire de Santes.
Le bâtiment abritait jadis une blanchisserie avant d'être transformé en ferme, pour enfin accueillir un centre d'interprétation de la faune et de la flore locales. Actuellement fermé, le Relais Nature devrait rouvrir ses portes le 24 avril 2021.
À noter encore que tout le site de la Gîte est interdit d'accès par vent violent !
Le Relais Nature dépassé, nous prenons à droite le beau chemin en gravier qui monte sur la butte. Sur la carte ou sur le GPS, il s'agit du deuxième chemin à droite, ce qui peut être perturbant parce qu'en réalité le premier chemin, herbeux, n'est pas visible au départ.
Le chemin court maintenant sur la butte, dominant les environs qu'on aperçoit au travers des arbres dégarnis de leurs feuilles en cette toute fin d'automne, ou depuis un observatoire aménagé sur une terrasse en bois.
Il est presque 10hr30 quand je prends position sur l'observatoire et, comme je ne vois aucun animal, je me dis qu'il doit sans doute être trop tard. L'aube doit sûrement être plus favorable à l'observation de la faune locale.
Mais alors que je m'apprête à continuer mon chemin, j'aperçois soudainement un héron cendré ! Puis un deuxième ! Pas faciles à voir à cette distance d'autant qu'en les observant longuement, je ne les vois pas bouger du tout ! Seraient-ce des statues placées là pour attirer le chaland ? Non, finalement, celui de droite bouge une plume !
Alors ? Vous ? Vous les voyez ?
Allez, je vous montre...
Nous reprenons la randonnée. Le chemin est humide mais jamais boueux. À l'abri dans le bois, le vent s'est fait oublier.
Nous prenons à droite aux deux premiers embranchements avant de prendre à gauche à une fourche, six cents mètres après avoir quitté l'observatoire.
Nous longeons alors à la fois la Tortue sur la rive est et les étangs de la Gîte.
Nous prenons à droite au premier embranchement de manière à rester au plus près de la Tortue. Sur des passerelles en bois, nous traversons ainsi des marécages envahis de roseaux et d'herbes brunis.
Je suis curieux de redécouvrir l'endroit au fil des saisons pour voir l'évolution de la végétation.
Au bout d'un moment, après la seconde passerelle, nous arrivons à un embranchement. Le chemin de droite est particulièrement boueux. Celui-là est destiné à ceux qui sont tristes de ne pas encore avoir crotté leurs chaussures.
Nous, nous prenons celui de gauche et grimpons l'escalier pour aboutir sur le talus.
Au sommet de l'escalier, nous prenons vers la droite jusque l'escalier suivant où nous descendons vers le chemin de halage, au bord du canal de la Deûle.
Nous suivons alors le chemin du Halage vers la droite, en direction de La Bassée. On y retrouve ce vent désagréable qui souffle ce matin mais aussi quelques cyclistes malgré que nous soyons un jour de semaine. Prudence donc !
Nous passons sous le pont de Wavrin et, un peu moins de quatre cents mètres plus loin, nous bifurquons à droite dans un petit sentier qui s'enfonce dans la végétation.
Le sentier sillonne dans le bois, entre la Tortue et le canal de la Deûle. On y retrouve le calme et la sérénité. Ni vent, ni cycliste, ni randonneur ! Et toujours pas de boue !
À la sortie du bois, nous faisons face à une prairie clôturée. Toutefois, une chicane nous permet de la traverser. Allons-y !
Nous continuons tout droit, toujours entre Tortue et Canal de la Deûle. La végétation s'est éclaircie, nous offrant de belles vues sur la Tortue qui a pris ses aises dans le paysage. Au loin, quelques canards se baignent tranquillement.
Dans les zones proches de la rivière, le centre du chemin s'avère boueux mais on peut marcher sans problème sur ses bords herbeux.
Le sentier rejoint naturellement le chemin du Halage qu'on suit sur deux cent mètres avant de déjà le quitter pour rejoindre la rue Roger Salengro, à Wavrin.
Dans cette rue se trouve l'usine Sourcéo qui produit un tiers des 63 millions de mètres cubes d'eau potable consommés annuellement dans la métropole lilloise (chiffres de 2011). Le site fut créé en 1936 par la Société des Eaux du Nord avant de passer dans le giron de Sourcéo en 2016. En 2011, c'est l'usine d'eau potable la plus importante et la plus moderne au nord de Paris.
Après l'usine d'eau potable, nous prenons à gauche, un chemin qui conduit au parc des Ansereuilles.
Les installations de Sourcéo contournées, nous arrivons à la Grande Passerelle courant sur la Rigole du Nord, dans le parc des Ansereuilles. Oui, étrangement, pour une raison que j'ignore, la Tortue a troqué son nom contre celui beaucoup moins romantique de Rigole du Nord dans sa traversée du territoire de Wavrin.
Que cela ne tienne, l'endroit ne manque pas de charme. Mais l'absence de faune, en ce vendredi matin, me laisse sur ma faim. Non que j'aie envie de passer un canard à la broche, n'est-ce pas !
Après la Grande Passerelle, nous continuons sur le chemin en direction du nord et le Marais de Lattre.
Alors que nous ne sommes qu'à quelques centaines de mètres des premières habitations de Wavrin, l'endroit est prodigieusement calme surtout que je semble bien être le seul à fréquenter les lieux en ce moment.
Délaissant les deux ou trois chemins qui partent vers la gauche, pour rester au plus près des étangs, nous atteignons le Marais de Lattre que nous traversons également sur des passerelles.
Je ne connaissais pas cette partie du parc des Ansereuilles. C'est donc avec beaucoup de plaisir que je la découvre.
À l'extrémité nord du sentier, nous atteignons la rue Léon Gambetta. Nous la longeons vers la gauche sur un sentier courant en contrebas de la chaussée. Jusqu'à atteindre ce qui ressemble à l'entrée principale du parc des Ansereuilles, pour autant qu'il y en ait une.
Nous repartons quasi plein sud en direction du canal de la Deûle. C'est une longue ligne droite d'un kilomètre exactement avec juste une petite bosse à la moitié pour casser le rythme et la monotonie.
Nous débouchons sur le chemin du Halage à hauteur de l'embarcadère. En période normale, le Cormoran effectue la navette entre ici et le parc Mosaïc tous les dimanches du premier week-end d'avril à la Toussaint.
Nous poursuivons la randonnée le long du canal, en direction de Don-Sainghin. Jusqu'à la jonction entre l'ancien canal et le nouveau, nous évoluons en bordure de la ZAC des Ansereuilles. Ce passage n'est certes pas le plus charmant de l'itinéraire, surtout en semaine avec le trafic de camions, mais il ne fait qu'un petit kilomètre et nous disposons d'un trottoir.
Le tronçon entre la jonction des deux canaux et la halte nautique de Don-Sainghin est déjà bien connu de ceux qui ont lu le récit de ma randonnée du 7 décembre dernier. Il n'a même sans doute plus aucun secret pour ceux qui s'y sont mouillé le maillot.
Pour les autres, il ne vous reste plus qu'à aller découvrir ce beau et propre chemin en gravier qui longe l'ancien canal de la Deûle.
Nous continuons le long du canal jusqu'au rond-point. Là, nous prenons à gauche, sur le pont au-dessus du canal, d'où nous pouvons aussi jeter un œil sur l'ancienne écluse aujourd'hui désaffectée.
Après la pharmacie, nous descendons à gauche vers le terrain de sport que nous contournons pour rejoindre la petite église de l'Immaculée Conception sise rue de l'Abbé Léman et construite en 1758.
Personnellement, j'aime beaucoup son petit clocher en ardoises, même si je trouve qu'il ne s'intègre pas bien au reste de l'édifice. Un peu comme si la paroisse avait manqué de fonds pour le doter d'un vrai clocher. Mais comme je l'écrivais, il ne s'agit que d'un avis personnel.
Cette parenthèse refermée, nous continuons la rue de l'Abbé Léman jusqu'à rejoindre la rue Anatole France où nous bifurquons à gauche pour passer sur le pont qui surplombe cette fois-ci le nouveau canal de la Deûle. De là-haut, nous pouvons observer le franchissement de l'écluse par les péniches.
À noter que lorsqu'on parle de nouveau canal de la Deûle, il faut toutefois savoir que la nouvelle écluse date quand même de 1956 ! Et ce n'est qu'en 1977 que la Deûle est enfin ouverte, jusque Lille, au gabarit de 3.000 tonnes.
De l'écluse, nous repartons en direction du parc Mosaïc, en longeant le canal. Un peu moins de deux cents mètres après être repassé sous le pont de la rue Anatole France, nous quittons le chemin de halage après une petite zone bétonnée et clôturée pour emprunter le petit sentier qui monte sur le talus dominant le canal.
Le talus escaladé, le chemin court droit parallèlement au canal. Nous sommes au Paradis ! Bon, je ne sais pas si le paradis ressemble à ça mais c'est en tout cas le nom de l'endroit.
Les arbres dépouillés de leurs feuilles nous permettent d'observer le chemin de halage et le canal. Ce ne sera probablement plus le cas en été où nous devrions alors avancer dans un couloir végétal à l'ambiance plus intime. J'adore !
Au bout de cinq cents mètres, nous arrivons dans une petite clairière. Un sentier descend à gauche vers le canal tandis que le chemin principal oblique à droite, direction que nous suivons.
À la lisière du bois, le chemin se mue en petite route pavée. Nous avançons jusqu'à un portail, sur notre gauche. C'est l'entrée de l'allée Emmanuel Marchand.
ATTENTION : Jusque fin février 2021, cette allée est fermée tous les dimanches pour raison de chasse aux lapins de garenne. Un grillage provisoire en interdit l'accès. Si vous êtes confrontés à cette fermeture temporaire, revenez sur vos pas et prenez le sentier qui descend vers le chemin de halage. Suivez-le, vous rejoindrez naturellement plus loin l'itinéraire de cette randonnée.
L'allée Emmanuel Marchand fait partie du circuit des Marlettes et c'est pour moi un des plus beaux passages de cette randonnée.
Après être passé devant un petit étang de pêche, le sentier sillonne dans le bois, comme s'il cherchait son... chemin. Alors que la végétation change, nous pouvons apercevoir un bunker à travers les arbres. À vue de nez, je dirais qu'il s'agit d'une construction de la seconde guerre mondiale mais faute de pouvoir m'en approcher puisque la zone est clôturée, je n'en ai pas l'intime conviction.
Le sentier sort du bois à hauteur du bunker et en longe la lisière.
Le sol herbeux semblable à de la moquette... La chaleur de ce beau soleil d'automne... La quiétude du lieu... C'est tout simple, sans panorama à couper le souffle, sans faune ou flore exceptionnelle mais tout concourt à ce que je me sente au paradis ! Même si nous n'y sommes plus... ou pas encore pour les plus méritants !
Après ces cinq cents mètres d'extase, on rejoint la berge du canal de la Deûle en tournant à gauche et en escaladant la volée d'escaliers qui se présente à nous.
Nous nous retrouvons alors sur la berge face à la ZAC des Ansereuilles. Un peu plus loin, le canal s'élargit pour permettre aux péniches de faire demi-tour.
À la fin de l'élargissement, le chemin se divise en trois. La solution la plus simple serait de continuer sur la berge mais je choisis plutôt de prendre à gauche une dizaine de mètres plus loin.
Puis, cinquante mètres plus loin, de nouveau à gauche dans un étroit sentier qui repart vers le canal.
Ici aussi, la végétation est basse et, ici aussi, j'ai hâte d'emprunter ce chemin en été, quand les arbres auront retrouvé leurs feuilles.
On revient très vite sur la berge du canal, pour la quitter aussitôt. En effet, au bout de cinq mètres, on repart dans la végétation !
Pendant deux cents mètres, nous arpentons à nouveau un étroit sentier enserré dans la végétation. C'est bien moins lassant que de longer le canal sur la berge en permanence et les kilomètres passent sans s'en rendre vraiment compte. Que du bonheur !
Attention toutefois de ne pas le gâcher à la sortie du chemin ! La descente est raide et des pierres affleurent à la surface. Une chute pourrait faire très mal !
Malheureusement, à partir d'ici il n'y a plus guère d'option que de suivre le canal. Sauf à faire un long détour.
De plus, jusqu'au pont de Wavrin, la berge du canal est par endroits assez boueuse. Bon, en zigzaguant, on arrive quand même à bien s'en sortir. Mais je le répète, si votre plaisir est de salir vos chaussures, voire plus, allez-y ! Ne vous gênez pas pour moi !
À partir du pont de Wavrin, nous bénéficions à nouveau d'un chemin en gravier. C'est propre, net et confortable. On peut profiter du paysage sans regarder où mettre les pieds.
Et c'est ainsi jusqu'à la jonction entre le canal de la Deûle et celui de Seclin.
La jonction entre les deux canaux est un très bel endroit, calme et agréable. Deux bancs ont été posés là, invitation à la méditation, ou à la contemplation. Pour l'heure, ce sont deux canards qui se bécotent qui retiennent mon attention. Serait-ce déjà la saison des amours ?
Percé entre 1856 et 1880, mais praticable déjà en 1862, le canal de Seclin est une initiative de "La société du canal de Seclin", une association d'industriels et de fermiers. Long de cinq kilomètres, il devait permettre l'essor de l'activité économique de Seclin, essentiellement les filatures de lin et de coton, les brasseries, les distilleries et les sucreries.
L'association tombe toutefois en faillite en 1876. Le canal est alors repris par l'Etat. Victime de la concurrence du chemin de fer, il cesse d'être exploité dans les années 1960. En 1970 le chemin de halage est reconverti en un agréable lieu de promenade dont on profite encore aujourd'hui. Et dire qu'au départ les gens du coin ne voulaient pas de ce canal à cause des odeurs pestilentielles pouvant s'en dégager...
Nous traversons le canal de Seclin sur le petit pont de bois métallique et continuons notre périple le long du canal de la Deûle, jusqu'à l'entrée du parc Mosaïc.
Si vous en avez encore l'énergie, et l'envie, vous pouvez en profiter pour visiter ce parc que j'adore. Comme beaucoup de Lillois, je pense, vu le monde présent à chacune de mes visites.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, ce parc est composé de dix jardins contemporains qui rendent hommage aux migrants installés dans la métropole lilloise et qui ont contribué à son développement. En 2021, le parc rouvrira ses portes le samedi 3 avril.
De l'entrée du parc Mosaïc, il nous reste quatre cents mètres pour rejoindre le parking d'arrivée, en passant sous le pont de Houplin-Ancoisne.
Cette randonnée de seize kilomètres et demi est probablement la plus belle et la plus agréable de toutes celles que je connais dans les environs de Sainghin en Weppes, mon lieu de résidence.
À part la traversée de Don, on reste à l'écart de la circulation automobile et comme on évolue la plupart du temps sur de beaux chemins, on peut à loisir profiter du paysage plutôt que de regarder où poser les pieds.
L'alternance de passages sur les berges du canal et au beau milieu de la végétation fait que les kilomètres défilent sans s'en rendre vraiment compte. Bref, on ne se lasse pas !
Pour avoir fait cette randonnée en semaine et le week-end en automne/hiver, j'ai pu en apprécier la fréquentation. En semaine, vous serez quasi seul au monde. Les quelques randonneurs et cyclistes croisés restent majoritairement sur les berges de la Deûle.
Le week-end, le site de la Gîte et le parc des Ansereuilles sont très fréquentés mais on ne se marche pas sur les pieds. Et c'est réjouissant de voir des familles entières, avec des petits bouts souvent, profiter de quelques heures en extérieur.
Cerise sur le gâteau : si vous trouvez la distance trop longue pour vos petits petons, vous pouvez toujours raccourcir l'itinéraire en empruntant un des ponts intermédiaires.
Quoiqu'il en soit, à faire et à refaire en toutes saisons !
Vous trouverez ci-dessous la trace GPX de cette randonnée au départ du parc Mosaïc :
Pour les personnes qui habitent du côté de Don, ou pour ceux qui voudraient rejoindre la randonnée en train, voici la trace GPX au départ de Don :