14 Février 2021
AVERTISSEMENT
Depuis 2014, suite au décès accidentel de plusieurs baigneurs, un arrêté municipal interdit l'accès au Lac Bleu du 15 juin au 15 septembre. Renseignez-vous donc au préalable si vous avez l'intention de faire cette randonnée pendant cette période.
Lorsqu'il s'agit de trouver de bonnes idées de randonnées, l'expérience m'a appris qu'on peut faire confiance à Laëtitia. Alors, quand elle m'a proposé le Lac Bleu, à Roeux, je n'ai pas hésité longtemps.
Nous optons donc pour la randonnée #5797603 Rando Lac & Marais sur OpenRunner. Vous en trouverez le lien en fin d'article.
Nous sommes bien ici à Roeux, dans le Pas-de-Calais, non loin d'Arras. Je le précise parce qu'il existe aussi un Lac Bleu, à Watten, dans le Nord. Soit à 76 km à vol d'oiseau d'ici...
Il gèle encore ce matin, au départ de ce parcours d'un peu plus de dix-sept kilomètres. Mais, par contre, nous avons droit à un magnifique ciel bleu.
Nous partons de l'église Saint-Hilaire de Roeux et nous traversons le village vers l'est par la rue du 19 mars 1962 - un excellent cru, ça ! - et la rue du Marais. Ça n'a rien de folichon et, à ce stade, je me demande pourquoi ne pas avoir fixé le départ depuis le parking du lac.
Sortis du village, nous longeons un champ avant de pénétrer dans un bois et d'y retrouver la Rivièrette, un petit cours d'eau qui passe par là. C'est lui qui alimente le Marais de l'Obbet qu'on devine à peine au milieu du champ.
Après les bâtiments désaffectés de l'ancienne Carrière de Plouvain, nous tournons deux fois à gauche afin de contourner le Lac Bleu par l'ouest.
De temps en temps, une ouverture dans la végétation nous offre un aperçu du lac.
Arrivés sur le parking du lac, rue Henri Robert, nous découvrons une agitation pas banale. Des plongeurs sont en train de se préparer pour une petite expédition sous-marine dans les eaux du lac.
Une plongeuse en sous-vêtements ne me laisse pas indifférent. La voir à moitié nue par ce froid de canard, je ne sais pas vous, mais moi, ça me glace le sang !
Nous laissons ces plongeurs à leurs préparatifs pour en suivre deux jusqu'à la rampe d'accès au lac. Ce sont des plongeurs des clubs d'Herlies et de Saint-André-Lez-Lille qui viennent s'entraîner dans le seul lac accessible pour eux entre les Ardennes et la Côte d'Opale.
L'étendue d'eau recouvre l'ancienne carrière de Plouvain, exploitée de 1921 à 1975, d'où on extrayait la craie pour la cimenterie de Biache-St-Vaast. On peut y observer, entre autres, des perches et des méduses d'eau douce.
D'après les plongeurs, la profondeur maximale serait de douze mètres. Cette faible profondeur explique les fortes variations de température entre l'été et l'hiver. Aujourd'hui, elle est de 4° C mais chuuuuttt ! certains plongeurs présents préfèrent ne pas le savoir !
Nous prenons congé de nos amis plongeurs et, sans trop faire attention à notre GPS, continuons sur le chemin que nous avions emprunté jusqu'ici, au pied d'une petite falaise.
Ce faisant, nous débouchons dans une prairie et nous comprenons alors que quelque-chose cloche. En effet, de là où nous avons laissé les plongeurs, nous aurions dû retourner sur le parking et suivre la rue Henri Robert, au-dessus de la falaise !
Pas assurés de pouvoir rejoindre directement le bon chemin, nous nous résolvons donc à revenir sur nos pas. Ce n'est pas grave, marcher est bon pour la santé...
Le bon itinéraire suit effectivement la rue Henri Robert. De là-haut, on domine le lac que plusieurs belvédères permettent d'admirer.
Sur le plan du site, on peut voir que le chemin initialement emprunté rejoint celui-ci. Mais, en réalité, ce n'est pas le cas. Nous ne trouverons jamais un accès qui nous aurait permis de ne pas devoir faire demi-tour. Il vaut mieux le savoir si vous comptez passer par là !
Puis le chemin redescend progressivement pour rejoindre l'endroit où nous avions accédé au lac, près des bâtiments désaffectés de l'ancienne carrière. La boucle est ainsi bouclée !
Nous retrouvons donc la Rivièrette que nous longeons à nouveau sur deux cents mètres avant de nous en écarter pour passer sous l'A26 - Autoroute des Anglais.
Cinquante mètres après le passage sous l'autoroute, nous bifurquons à droite pour contourner le Grand Marais de Plouvain par le sud. Puis, sur sept cents mètres, nous longeons le marais en ligne droite.
Le marais est divisé en plusieurs parties, chacune séparée de l'autre par une frange boisée, s'offrant à nous comme une série de tableaux sur le mur d'un musée. Avec ces conditions météorologiques, c'est tout simplement magnifique !
Sans transition, car seule la limite de commune les sépare, nous découvrons le Marais de Biache-St-Vaast. C'est tout aussi magnifique !
C'est tellement magnifique que nous en oublions presque de bifurquer à droite pour rejoindre la Scarpe canalisée ! Mais, heureusement, il y en a un qui veille au grain.
La Scarpe prend sa source à Tincques, près d'Aubigny-en-Artois, et est canalisée à partir d'Arras où elle prend le nom de Scarpe canalisée jusqu'à ce qu'elle se jette dans l'Escaut à Mortagne-du-Nord.
Là, elle nous offre un paysage bucolique, mais il ne faut pas s'y tromper, ses eaux sont malheureusement extrêmement polluées. Que ce soit par les résidus de pesticides agricoles ou, dans le bassin minier qu'elle traverse, par des polluants industriels.
Nous la longeons jusqu'à l'écluse de Biache-St-Vaast. Comme le canal, elle est au gabarit Freycinet, une norme européenne datant de la fin du XIXè siècle devant autoriser le passage des péniches jusqu'à 350 tonnes.
Nous repartons alors en sens inverse sur la berge opposée. Le canal constituant la limite entre les deux communes, nous sommes cette fois sur le territoire de Pelves.
Et c'est toujours aussi bucolique, presque paradisiaque.
Presque paradisiaque, parce que finalement nous sommes plus proches de l'Enfer. Et nous y allons tout droit en empruntant une petite route asphaltée traversant les champs à équidistance entre Pelves et Boiry-Notre-Dame. C'est le Cheminement de l'Enfer mais ce n'est pourtant pas si terrible. De là à commettre un péché capital, il y a un pas que nous ne franchirons pas...
Nous croisons deux chasseurs sachant chasser le lapin. Toutefois, ils rentrent bredouilles. Et ce matin, aucun lapin n'aura tué de chasseur, non plus.
Par contre, nous en verrons deux galoper à toute allure dans les labourés. Trop contents d'avoir échappé à la casserole, sans doute. Des lapins, pas des chasseurs, hein !
L'Enfer, c'est les autres, écrivait Sartre. Mais à Pelves, c'est tout simplement un lieu-dit.
On m'a souvent dit que j'irais brûler en Enfer mais ici, je vous l'assure, il fait aussi froid qu'ailleurs. D'autant que le relief s'élevant, nous commençons à bien ressentir le vent froid qui souffle ce matin.
Un petit glaçon pour votre pastis, belle-maman ?
De l'Enfer, le chemin zigzague sur le sommet de la colline jusque Boiry-Notre-Dame. Le vent, glacial, refroidit notre enthousiasme. Temporairement.
Heureusement, le gel des derniers jours a figé la boue. Le dégel étant annoncé pour cet après-midi, aucun doute que le chemin deviendra bien moins agréable dans les prochains jours.
À Boiry-Notre-Dame, l'insolite nous attend. Nous découvrons d'abord deux yourtes, au lieu-dit La Garaine. Des Mongols exilés ?
Nous passons ensuite à côté du château d'eau. Généralement, dans cette forme, ils sont plutôt grands. Celui-ci est en taille XXS. Bon, j'exagère peut-être un peu... Disons... Taille S ? Soit, vous n'aurez qu'à juger par vous-mêmes.
Plus inquiétant est cet obus de 100 mm (ou 105 ?) posé simplement sur un poteau en béton, chemin de Pelves ! Vestige rouillé d'une guerre passée, mais laquelle ? Probablement de la Première Guerre Mondiale et plus précisément du 28 août 1918 quand le village fut repris par les Alliés dans le cadre de la seconde bataille de Bapaume.
Le chemin de Pelves est barré à la circulation automobile. De ce que je peux observer, il semblerait que la route soit susceptible de s'effondrer à hauteur de l'ancienne carrière. Ce n'est toutefois que pure spéculation.
Sans surprise, il prend le nom de rue de Boiry, lorsque nous pénétrons sur le territoire de Pelves.
Quoiqu'il en soit, il serpente joliment dans la campagne vallonnée.
Chemin faisant, nous découvrons un autre obus, posé comme ça, en bord de route !
Le ciel s'est subitement grisé lorsque nous pénétrons dans Pelves. La mairie n'en perd pas pour autant son charme particulier !
Un peu plus loin, nous passons devant la belle église Saint-Vaast. Je suis rarement séduit par les églises en briques rouge mais, celle-ci, je lui trouve du caractère.
Elle date probablement d'après la Première Guerre Mondiale, le village ayant été complètement dévasté par les troupes allemandes le 10 avril 1917 suite à une offensive franco-canadienne.
Continuant tout droit après l'église, nous rejoignons ainsi la Scarpe canalisée.
Des berges du canal, nous bénéficions d'une belle vue sur le village de Roeux. Je comprends mieux maintenant pourquoi le départ de cette randonnée se prend au pied de l'église.
Il ne nous reste plus qu'à traverser le canal pour rejoindre l'église Saint-Hilaire.
À l'instar de celle de Pelves, elle fut détruite en 1917, et reconstruite après la guerre. Si vous en poussez la porte, vous pourrez y admirer le tableau "Le Christ en croix" de Van Dyck.
Ce tableau est en quelque sorte un miraculé. Disparu en Belgique à la fin du XVIIIè siècle, il fut retrouvé ici quelques années plus tard sur le chariot d'un menuisier ambulant qui s'en servait pour couvrir sa marchandise.
Exposé dans l'église de Roeux, il est sauvé de justesse de la destruction pendant les combats d'avril 1917 alors que l'édifice n'est déjà plus que ruines. Il souffre de quelques coups de briques et de quelques déchirures mais pourra être réparé !
Voilà encore une très belle randonnée qu'il sera toutefois préférable de faire par temps sec. Si les chemins autour du Lac Bleu, dans les marais, et le long de la Scarpe ne poseront sans doute pas problème, ceux sur la colline de Boiry-Notre-Dame pourront vite s'avérer très boueux après un épisode pluvieux.
S'il y a bien quelques secteurs asphaltés, on peut cependant jouir d'un calme réel et profiter de la nature tout au long du parcours. D'ailleurs, en ce dimanche matin, je suis très étonné de ne pas y avoir rencontré plus de monde !
Ce fut en tout cas une chouette découverte, n'hésitez pas à aller y user vos semelles ! Et que dit-on ? Merciiii Laëtitia !
Si vous souhaitez faire cette randonnée telle que prévue sur OpenRunner, voici le lien vers la trace GPX originale :
Découvrez ce parcours réalisé sur Openrunner
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