23 Février 2022
ATTENTION ! Cette randonnée n'est pas faisable par vent violent. Dans le doute, vérifiez avant le départ si la municipalité de Santes a pris un arrêté vigilance orange.
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Les changements climatiques et, depuis quelques semaines maintenant, la hausse du prix des carburants rendent d'autant plus pertinente la recherche de randonnées accessibles en transports en commun.
Cette randonnée entre les gares de Wavrin et Seclin vous fera parcourir le splendide site de la Gîte, le tout aussi intéressant bien que différent site de la Canteraine pour ensuite longer le canal de Seclin et rejoindre la gare éponyme par la Voie Verte.
Au passage, vous pourrez admirer la superbe église Saint-Martin d'Houplin et peut-être même apprendre qu'en France, en terme de fortifications, il n'y a pas eu que Vauban et Maginot.
Un beau programme que je vous invite à découvrir...
Cette randonnée d'une grosse quinzaine de kilomètres débute exactement de la même façon que celle du 22 juillet 2021, en tout cas de la gare de Wavrin jusqu'au site de la Gîte, à Santes.
Vous ne m'en voudrez pas dès lors, j'espère, d'en reprendre en grande partie les commentaires. Mais je vous propose toutefois de nouvelles photos.
De la place de la Gare, tournant le dos à celle-ci, nous partons vers la gauche. Nous traversons la rue du Général de Gaulle pour nous engouffrer directement dans la rue de la Libération par une petite ruelle juste en face du passage pour piétons.
Au bout de cette rue, nous continuons tout droit pour rejoindre la rue Faidherbe par le sentier Brognard et la rue des Résistants. Plus compliqué que ça, tu meurs !
On suit la rue Faidherbe vers la gauche. Au bout de la rue, à droite se trouve le cimetière communal de Wavrin. On quitte la rue vers la gauche pour rejoindre le cimetière allemand de la Première Guerre mondiale.
Wavrin fut occupée pendant quasi toute la Première Guerre mondiale par les Allemands, jusqu'à ce qu'elle soit libérée par les Anglais en octobre 1918.
Le cimetière militaire allemand accueillit les premières dépouilles de soldats allemands lors de la première bataille de l'Artois en mai-juin 1915. De nouvelles tombes furent créées en 1917 puis, après la guerre, on y ramena les corps de soldats allemands enterrés aux alentours dans des tombes provisoires.
À l'origine, les croix étaient en bois. C'est en 1970 qu'on les remplaça par des croix en granit portant le nom des personnes inhumées.
975 soldats allemands reposent ici.
On laisse le cimetière sur notre gauche et on s'engage sur le chemin du Bois de la Rive. À la première bifurcation, on prend à droite le chemin de Laromé.
J'écrivais en juillet dernier "Ces deux chemins ne sont pas très beaux mais on s'y déplace aisément. Enfin, tant qu'il fait sec en tout cas. Je n'y suis jamais passé auparavant mais, à mon avis, par temps de pluie, ça doit être gadoue à gogo !". Et bien, finalement, aujourd'hui, c'est certes un peu boueux mais ce n'est pas non plus la catastrophe attendue.
On continue ensuite plein est sur le beau chemin de Beussignies jusqu'à trouver une barrière sur la droite. C'est le chemin de la Gîte.
Ce chemin nous emmène au cœur du parc en passant au-dessus de la Tortue. Nous avançons jusqu'au panneau d'accueil.
À partir d'ici, l'itinéraire diffère de celui du 22 juillet 2021. Nous prenons vers la droite pour suivre le sentier "Les Prés", balisé par une silhouette de héron.
Comme son nom l'indique, ce sentier court le long des prés, avant de rentrer dans le bois.
Dans le virage sud du sentier, nous empruntons un escalier montant sur un talus, vers la droite.
En haut, nous nous retrouvons sur le sentier "Les Hauts de Santes", balisé par une silhouette de hibou. Nous l'empruntons vers la gauche jusqu'au "Perchoir".
"Le Perchoir" est une passerelle zigzaguant en hauteur dans la forêt. Un endroit magique que je ne me lasserai jamais de parcourir. En été, quand les arbres sont couverts de toutes leurs feuilles, la végétation forme ce qui ressemble à de grandes nefs de cathédrale.
À la sortie du perchoir, nous continuons le sentier vers la droite. Nous restons en hauteur, sur le talus, jusqu'à "L'Observatoire".
De cet observatoire, nous dominons une grande clairière où, avec un peu de chance, nous pourrions observer l'un ou l'autre héron, ou d'autres gibiers. Mais il faudra alors être assez tôt sur place.
Nous continuons sur le sentier pour descendre plus loin, en direction du Relais Nature devant lequel nous passons pour rejoindre la D 63 reliant Santes à Ancoisne.
Nous empruntons le pont sur le canal de la Deûle et nous effectuons une boucle pour repasser dessous. Nous atteignons ainsi le parking du parc Mosaïc que nous traversons de part en part par l'allée principale.
Nous sortons du parking par l'accès principal et nous trouvons face à nous, de l'autre côté de la route, l'entrée du site de La Canteraine.
Cet espace naturel de 80 hectares fait partie du Parc de la Deûle. Des dizaines de milliers d'arbres y ont été replantés.
Nous entrons sur le site et tournons à gauche au bout du chemin. Nous continuons ainsi jusqu'à un autre carrefour en T.
Nous bifurquons alors à droite, direction Noyelles-lès-Seclin.
Après avoir traversé une petite route asphaltée, à hauteur de la station d'épuration, nous quittons le site de La Canteraine pour nous retrouver le long du Bois d'Emmerin, sur le chemin des Longs Tours.
Nous aurions pu rester sur ce beau chemin jusque Noyelles-lès-Seclin mais les longues lignes droites, ça devient vite barbant. Donc, 600 mètres après avoir traversé la route asphaltée, nous tournons dans le premier sentier à gauche, la Care Prévost.
Puis nous tournons à droite pour faire une rocade par le Chemin de la Carperie et le Chemin Vue Madame, qui nous ramènera sur le chemin principal. À de rares endroits, des arbres couchés par la tempête Eunice encombrent encore le chemin.
Le Bois d'Emmerin possède au moins deux particularités. Il est parsemé de stations de pompage d'eau qui alimentent l'agglomération lilloise et puis, dans sa partie orientale, il est composé de grandes clairières. Nous progressons donc dans des languettes boisées et je trouve ça particulièrement agréable.
Nous récupérons le Chemin des Longs Tours en direction de Noyelles-lès-Seclin. À son extrémité est, nous entrons dans le village par la rue des Marais.
Puis à gauche dans la rue d'Ancoisne.
Après le panneau délimitant le village de Noyelles-lès-Seclin, nous empruntons un chemin de terre qui part dans les campagnes, vers la droite.
Au bout d'une grosse centaine de mètres, nous débouchons sur la Voie des Chats, un chemin herbeux que nous prenons vers la droite. Au bout de deux cents mètres, nous bifurquons à gauche en direction d'une petite colline boisée, au loin.
Le chemin traverse la D 1952 puis bifurque à gauche à une cinquantaine de mètres de la petite colline boisée. Nous marchons sur de l'herbe donc il n'y aura a priori pas de problème de boue par temps humide. Par contre, le sol n'est pas régulier, rendant la marche un peu compliquée.
Cette petite colline boisée que nous contournons par la gauche est en fait le fort d'Houplin, appelé aussi "ouvrage intermédiaire d'Houplin". Alors ? Un ouvrage de Vauban ? ou de Maginot ?
Aucun des deux ! Ce fort fait partie du système défensif imaginé à partir de 1873 par Séré de Rivières ! Vous aviez déjà entendu parler du général de brigade Raymond Adolphe Séré de Rivières, vous ? Et bien, moi pas !
Pour faire court, ce brave général fut la tête pensante du Comité de Défense chargé de réorganiser la défense des frontières de la France tant terrestres que maritimes entre 1873 et 1888.
Tirant les conséquences des conflits précédents et de l'évolution de l'artillerie, Séné de Rivières fit construire toute une série de fortifications, tel que le fort d'Houplin.
En fait, j'aurais dû avoir connaissance de ce général puisqu'on lui doit aussi, parmi beaucoup d'autres, les fortifications de la place de Langres que j'ai pourtant visitée à l'occasion de mon parcours sur la Via Francigena l'été dernier !
Si vous voulez en savoir plus sur les innombrables réalisations du général Séné de Rivières, c'est ici que ça se passe :
Système Séré de Rivières - Wikipédia
Le système Séré de Rivières est un ensemble de fortifications bâti à partir de 1874 le long des frontières et des côtes françaises, en métropole ainsi que dans quelques colonies. Ce syst...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_S%C3%A9r%C3%A9_de_Rivi%C3%A8res
Le fort d'Houplin est envahi par la végétation. On n'en voit donc rien depuis le chemin. Il faudrait s'aventurer sur la butte pour peut-être en découvrir des vestiges. Ce que je n'ai pas fait...
Nous passons donc le long du fort puis, à l'intersection des chemins, nous prenons à gauche en direction de la rue Georges Lampin, à Houplin-Ancoisne.
Nous prenons vers la droite sur cette rue malheureusement fort fréquentée par le trafic automobile de transit. Heureusement, le trottoir est suffisamment large.
Au carrefour protégé par des feux, nous continuons tout droit dans la rue Jean-Baptiste Lebas. Puis je vous invite à faire un petit détour dans la rue Pasteur pour aller y admirer la superbe et atypique église Saint-Martin.
À l'origine, fin du XIIè - début du XIIIè siècle, l'église ne comporte que la seule nef centrale. Ce n'est que plus tard, au XVIIIè, qu'on lui ajoute les deux nefs latérales lui donnant son aspect actuel.
Les vitraux, comme les boiseries d'ailleurs, datent du XVIè siècle. L'église est inscrite à l'inventaire des monuments historiques depuis 1966.
La petite place devant l'église, où nous trouvons également la Mairie et le monument aux morts est très sympathique. Son calme vous invitera peut-être à y casser la croûte ou à simplement y faire une pause.
Nous regagnons la rue Jean-Baptiste Lebas et reprenons notre périple vers le sud-ouest, en direction du canal de Seclin. Attention, dans la montée vers le pont, la route ne possède pas d'accotement !
Nous traversons le canal de Seclin et bifurquons à gauche après le pont pour un parcours bucolique - si on fait fi des quelques détritus qui flottent sur l'eau - sur le chemin de halage en direction de Seclin.
Percé entre 1856 et 1880, mais praticable déjà en 1862, le canal de Seclin est une initiative de "La société du canal de Seclin", une association d'industriels et de fermiers. Long de cinq kilomètres, il devait permettre l'essor de l'activité économique de Seclin, essentiellement les filatures de lin et de coton, les brasseries, les distilleries et les sucreries.
L'association tombe toutefois en faillite en 1876. Le canal est alors repris par l'Etat. Victime de la concurrence du chemin de fer, il cesse d'être exploité dans les années 1960. En 1970 le chemin de halage est reconverti en un agréable lieu de promenade dont on profite encore aujourd'hui. Et dire qu'au départ les gens du coin ne voulaient pas de ce canal à cause des odeurs pestilentielles pouvant s'en dégager...
Le canal est bordé de 280 platanes d'un âge moyen de 150 ans. Ils ont reçu le label "Ensemble arboré remarquable" de l'association A.R.B.R.E.S et constituent un patrimoine classé depuis 2016.
Nous retraversons le canal par le pont à arches, en béton, pour le suivre sur l'autre rive. Attention, ne pas redescendre le long du canal mais rester sur le chemin en hauteur !
Mon intention était de ne pas aller jusqu'au bout du canal mais de tourner à gauche pour rejoindre la Voie Verte de Seclin par les écuries du Parc de la Ramie.
Malheureusement, des travaux d'aménagement viennent de débuter et ce chemin devrait rester fermé pendant deux ans. C'est toutefois une bonne chose, puisqu'au terme des travaux la Voie Verte sera prolongée jusqu'au canal !
J'ai cherché d'autres solutions temporaires, raison pour laquelle vous verrez un parcours "bizarre" sur la vidéo en fin d'article, mais je préconise de continuer jusqu'au bout du canal, d'emprunter la rue Max Dormoy vers la gauche, puis de nouveau à gauche sur la rue des Martyrs de la Résistance. Nous arrivons ainsi à la Voie Verte, de l'autre côté des écuries.
La Voie Verte de Seclin est une ancienne ligne de chemin de fer désaffectée reliant la gare de Seclin à la zone industrielle du canal.
Elle a été aménagée au bénéfice des promeneurs voici plus de vingt ans mais était délaissée par les habitants. Ce n'est que depuis quelques années qu'elle a retrouvé une nouvelle jeunesse.
La Voie Verte débouche sur la rue Jean-Baptiste Lebas qu'on suit vers la droite. Au bout de la rue, à gauche, la gare de Seclin nous accueille.
Normalement, j'aurais dû ici prendre le train pour retourner à la gare de Wavrin. Mais me préparant à affronter les 50 Km Nocturne de Liévin, le 26 mars prochain, je choisis de faire le trajet retour à pieds.
N'hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous pour faire part de votre expérience.
Évidemment, vous serez libres d'en juger par vous-mêmes mais voilà encore une bien belle randonnée aux abords de la métropole lilloise.
À part la traversée d'Houplin-Ancoisne, à cause de la circulation automobile, et, dans une moindre mesure, le passage dans les campagnes à hauteur du fort d'Houplin, où le chemin est un peu difficile, le reste de la randonnée ne pourra que vous enchanter. J'en suis sûr.
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De gare en gare : Wavrin - Seclin entre parcs et canaux
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