05 mars 2022 - Le circuit des fontaines, à Fontainebleau

Retour près de Fontainebleau chez mes amis Fabienne et Hervé pour ce premier weekend de mars. Donc, forcément, randonnée en forêt puisqu'en plus la météo est superbe !

J'aurais pu intituler cet article "Forêt de Fontainebleau, le retour" pour cette randonnée de plus ou moins sept kilomètres mais j'espère que ce n'est pas la dernière fois que j'y reviens. Alors, pour les prochaines, les aurais-je nommées "Fontainebleau, le retour 2", puis "Fontainebleau, le retour 3"...?

De plus, ce parcours n'est pas tout à fait de moi. Je l'ai trouvé sur Visorando sous le titre "Forêt de Fontainebleau : Croix du Calvaire, Tour Denecourt et Roche Eponge". Beaucoup trop long pour un titre d'article de blog !

Sur Visorando, le parcours débute à la gare d'Avon. Mais comme nous rejoignons le départ en voiture, nous préférons le prendre depuis le parking de la Route de la Reine Amélie.

Et pour le titre de mon article me direz-vous ? Bah, c'est l'auteur de la randonnée sur Visorando lui-même qui le suggère vu le nombre de fontaines sur le parcours.

À la différence de la randonnée du 9 octobre dernier, nous ne serons pas deux, aujourd'hui, mais trois. Ma chérie a fort heureusement décidé de se mettre à la randonnée et se joint donc à Hervé et moi. Cela explique aussi la courte longueur du parcours plutôt inhabituelle pour moi. On ne va pas la tuer tout de suite, non plus !

La randonnée débute vraiment après la barrière interdisant l'entrée des véhicules dans la forêt par la route de la Reine Amélie. Je dis ça parce que des traces "pirates" commencent dès le parking et je me suis laissé embarquer. Mais bon, ce n'est pas très grave.

Mais qui était cette Reine Amélie ? En réalité, il aurait fallu dire Reine Marie-Amélie puisqu'il s'agit de la dernière reine des Français, Marie-Amélie de Bourbon-Siciles.

Princesse de Naples et de Sicile, cette sicilienne se marie en 1809 à Louis-Philippe d'Orléans qui monte sur le trône de France en 1830 sous le nom de Louis-Philippe Ier. Mais abdiquant en 1848 sous la colère populaire provoquée par le creusement des inégalités, il laisse place à la Deuxième République française.

Marie-Amélie décède le 24 mars 1866 à l'âge de 83 ans, en exil à Claremont, au Royaume-Uni.

Quelques mètres après la barrière, donc, nous prenons à droite pour nous retrouver devant un médaillon en fonte à l'effigie de... la Reine Amélie ? 

Que nenni ! Il s'agit de Némorosa, la fée des bois, personnage d'une légende médiévale créée par le poète et menuisier Alexis Durand.

Cette légende vous intéresse ? Visitez la page ci-dessous, vous y trouverez un descriptif exhaustif de tous les lieux remarquables de cette randonnée !

Un peu plus loin nous découvrons une plaque commémorative en souvenir du Comte Louis-Alexandre Foucher de Careil.

Sénateur de Seine-et-Marne de 1876 à 1891, c'est toutefois en tant que préfet, du 8 mai 1872 au 24 mai 1873, qu'il œuvre en faveur de la Forêt de Fontainebleau. Il en sauve ainsi les plus beaux sites et les futaies. 

Pendant un peu plus de deux cents mètres, nous suivons la route de la Reine Amélie du côté nord. Un défaut d'inattention et on a vite fait de ne pas voir la bifurcation entre deux rochers. Heureusement, le GPS est là pour nous ramener sur le bon chemin...

Nous poursuivons alors sur le sentier Denecourt-Colinet n° 2, du côté sud de la route de la Reine Amélie en direction de la Croix du Calvaire.

Le sentier se faufile sous un gros rocher. À chacun son style pour franchir l'obstacle...

Dans un premier temps, le sentier Denecourt-Colinet 2 suit de près ou d'un peu plus loin la route de la Reine Amélie. Ensuite, il bifurque à gauche pour longer la Route du Calvaire jusqu'à la Croix du Calvaire.

Je retrouve la Forêt de Fontainebleau comme je l'aime, avec ses rochers et sa végétation luxuriante. Oui, bon, nous sommes encore en hiver et tout ça est encore un peu mort, mais vous comprenez ce que je veux dire, non ?

La Croix du Calvaire actuelle date de 1838 et est taillée dans un bloc de grès unique.

La présence d'une croix à cet emplacement remonte toutefois à 1697. Puis, vers 1731, elle fut remplacée par trois croix placées sous un abri.

Lorsqu'en 1793 les révolutionnaires décidèrent la destruction de toutes les croix de la forêt, et donc de celles du Calvaire, des habitants manifestèrent leur mécontentement et il fallut l'intervention des autorités pour protéger les ouvriers chargés de leur destruction.

Il se raconta par la suite qu'un des ouvriers qui participa à la destruction des trois croix devint aveugle. Pour certains, il s'agissait là d'un châtiment divin consécutif à cet acte sacrilège.

En 1825, trois nouvelles croix reprirent place ici mais elles furent elles aussi démolies, en 1831.

D'ici nous bénéficions d'une vue sur Avon et Fontainebleau qui devait sûrement être plus dégagée au XIXè siècle, les arbres ayant naturellement poussé depuis...

Nous reprenons notre progression sur le sentier Denecourt-Colinet n° 2 pendant deux cents mètres. Le sentier traverse une impressionnante zone de rochers.

Puis nous laissons le sentier Denecourt-Colinet n° 2 partir vers la droite pendant que nous continuons tout droit en direction du carrefour de la Croix d'Augas. Croix que nous ne verrons pas...

Après une zone de profondes ravines, nous bifurquons vers le nord-est pour rejoindre le carrefour de la Butte à Guay.

Hervé et moi sommes unanimes, la forêt nous apparaît ici moins belle que lors de notre randonnée du 9 octobre 2021 du côté des rochers de Cuvier-Châtillon.

Deux cents mètres avant d'atteindre le carrefour, nous avons retrouvé le sentier Denecourt-Colinet n° 2.

Mais la forêt change et jusqu'au carrefour Jean Bart, c'est une belle pinède que nous traversons.

Puis nous redécouvrons la forêt de Fontainebleau que j'adore, quand le sentier se faufile entre d'immenses blocs de grès.

Et enfin la Tour Denecourt s'offre à nous ! J'en avais déjà tellement entendu parler sans jamais la voir !

Bâtie en 1851 à 136 mètres d'altitude, elle fut inaugurée en 1853 par Napoléon III sous le nom de Fort de l'Empereur. Empereur qui promit d'aider Denecourt dans sa promotion de la forêt et même de le décorer de la Légion d'Honneur. Mais il n'en fut finalement rien, Denecourt étant sans doute jugé trop républicain.

La tour élevée en 1851 n'est toutefois pas celle que nous pouvons voir aujourd'hui. En effet, le 28 janvier 1878, un tremblement de terre secoue la vallée de la Seine. La tour s'écroule !

Il ne faut que quatre mois pour récolter la somme nécessaire à sa reconstruction grâce à une souscription publique. Le 12 juillet de la même année, reconstruite par Charles Colinet, le successeur de Denecourt, la nouvelle tour est inaugurée.

Il faudra attendre 1882 pour que le conseil municipal de Fontainebleau décide de rebaptiser la tour sous son nom actuel.

Nous poursuivons sur le sentier Denecourt-Colinet n° 2 jusqu'au carrefour de la Tour Denecourt...

... puis en direction des fontaines. Le sentier de sable, hyper agréable, parcourt la forêt horizontalement avant de s'élever tout en courbes vers le plateau.

Dans la zone des fontaines, la première rencontrée, aménagée en 1901 par Colinet, est celle du Touring Club de France. Elle ne paie pas de mine, si je puis dire...

Puis nous arrivons rapidement à la fontaine Désirée reconnaissable immédiatement par la table et les bancs en grès installés devant elle.

Découverte en 1837, elle fut restaurée par Denecourt en 1852. Suivi de Colinet en 1898.

Nous continuons notre périple pendant quatre cents mètres avant de découvrir la fontaine Dorly. Elle fut construite en 1852 sur les instructions de Denecourt.

Il nous faudra encore parcourir deux cents mètres pour atteindre la dernière fontaine de ce parcours, la fontaine Isabelle. Que nous avons failli louper suite à une mauvaise lecture du GPS !

Elle fut construite en 1866 par Denecourt. Mais d'où vient le nom de toutes ces fontaines vous dites-vous peut-être ? Eh bien, Denecourt les a nommées en rapport à des gens qui lui étaient chers.

Une centaine de mètres plus loin, nous découvrons la Roche Éponge, une roche aux formes étonnantes d'une cinquantaine de tonnes, comme posée sur un podium.

Elle fut découverte par Denecourt en 1866, le 5 mai, date anniversaire de la mort de Napoléon Bonaparte. Tout un symbole pour ce bonapartiste !

L'arrivée n'est plus loin mais nous n'avons pas fini de faire des découvertes. D'ailleurs, a-t-on jamais fini d'en faire, en forêt de Fontainebleau !?

Cette fois, nous apercevons la grotte Colinet. Découverte en 1899 par Colinet, on y plaça l'année suivante, en son honneur, un médaillon en bronze à son effigie et une plaque en bronze portant un sonnet du poète et écrivain Adolphe Retté.

Celui-ci avait en effet écrit plusieurs ouvrages tant sur le château que sur la forêt de Fontainebleau.

Il ne nous reste plus alors que quelques centaines de mètres pour regagner le parking du départ. En empruntant d'ailleurs en partie l'itinéraire de l'aller.

Voilà encore une bien belle balade en forêt de Fontainebleau ! Je ne m'en lasserai jamais !

Plusieurs lieux remarquables ont été décrits (succinctement) tout au long de ce récit. Mais sachez qu'il en existe bien d'autres qui nous ont échappés ! Si vous avez le temps, prenez comme référence la page dont vous connaissez maintenant le lien et partez à leur recherche. Voilà de quoi occuper les (grands) enfants, sainement, toute une journée !

Bonne balade !

--------------------------------

Si vous voulez en savoir plus sur l'histoire de la Forêt de Fontainebleau, apprendre qui étaient Denecourt et Colinet, et voir de très nombreuses photos d'époque, je vous recommande vivement le site dont vous trouverez le lien ci-dessous :

--------------------------------

Vous souhaitez faire cette randonnée ? Ci-dessous, vous la trouverez telle qu'elle est publiée sur Visorando, c'est-à-dire au départ de la gare d'Avon :

Vous pouvez aussi scanner le QR code ci-dessous pour l'ouvrir dans l'application Visorando ou dans votre navigateur :

Si vous voulez la faire comme nous, au départ du parking de la Route de la Reine Amélie, voici le GPX :