26 juillet 2022 - La Virée des Rocs (Pierre Pamole)

Après la visite de Thiers, hier, randonnée en solo pour moi, aujourd'hui. À l'Office de Tourisme, justement, j'y avais acheté pour 6,- euros le topoguide "Balades en Montagne Thiernoise" édité par le Parc naturel régional Livradois-Forez.

Il contient seize fiches de randonnées dans cette partie du parc naturel allant de la facile à la difficile. Notez qu'il existe différents topoguides couvrant l'ensemble du parc pour un total de 200 randonnées aussi disponibles sur l'excellente mais perfectible application Livradois-Forez Rando !

Et donc, parmi ces seize randonnées, j'ai jeté mon dévolu sur la fiche 14-3 "La Virée des Rocs (Pierre Pamole)". 16 km, 579 mètres de dénivelé positif et de beaux points de vue en perspective.

Par contre, c'est mon tout premier séjour en Auvergne et je n'ai aucune idée du type de chemin que je vais rencontrer ici !

Quand j'arrive au départ de la randonnée, Place du 19 mars 1962, à Viscomtat, le parking est plein ! Vais-je rencontrer tous ces gens sur le parcours !?

Le balisage est constitué de petites plaquettes affichant le nom de la randonnée ou simplement une flèche blanche sur fond vert. Dans notre cas, c'est la boucle 3 qu'il faudra suivre.

Cela me semble bien, allons-y !

Après avoir emprunté la D 321 pendant cinq cents mètres pour quitter Viscomtat, nous empruntons un petit chemin circulant sur les hauteurs de la vallée. Ça nous procure déjà quelques belles perspectives sur la région !

Au bout du chemin, on retrouve la D 321... et c'est là que tout se complique pour moi...

D'après la fiche du topoguide, il faut traverser la D 321 et emprunter un chemin vers la droite. Sauf que ce chemin n'existe sur aucune carte. Donc, quand j'ai tracé le parcours pour l'importer sur mon GPS, j'ai fait à l'à peu près...

Pour couronner le tout, j'ai oublié d'emporter la fiche avec moi et je ne prends pas la peine d'ouvrir l'application. Donc, comme un âne, je suis le chemin qui est bien visible devant moi et, même s'il ne prend pas du tout la bonne direction, je le suis jusqu'en contrebas, à la ferme du Clozet ! Donc me voilà "obligé" de remonter toute la colline à travers bois, comme vous pourrez le voir sur la vidéo Relive en fin d'article.

Alors, vous oubliez tout ce que je viens d'écrire et vous prenez à droite le chemin à peine visible qui débute à hauteur du crucifix situé sur la gauche juste après avoir traversé la D 321 ! (Oui oui, je suis en plus retourné sur place pour chercher où j'avais commis l'erreur)

Pendant deux cents mètres, on suit la D 321 en contrebas et on profite d'une belle vue sur la vallée de la Semaine.

Nous rejoignons la D 321 à un carrefour avec une petite route asphaltée qui nous conduit à l'étang de la Fortie.

À la sortie de la Fortie, nous empruntons brièvement un petit chemin qui nous amène sur le GR 89. Majoritairement boisé, le parcours nous ménage toutefois de belles ouvertures sur le relief avoisinant.

Le saviez-vous ? Le GR 89 s'appelle aussi "Chemin de Montaigne". En 1581, revenant de Rome pour prendre sa charge de maire de Bordeaux, Montaigne a consigné son trajet. Pour ceux qui me suivent, à la manière de Sigeric pour la Via Francigena. Le GR 89 le retrace dans sa partie française entre Lyon et Bordeaux. Peut-être une idée de futur périple...

Au bout d'un kilomètre, nous quittons le GR 89 pour rejoindre le petit hameau de la Forêt. J'adore ces endroits pleins de caractère mais que la vie doit y être difficile en hiver, isolés de tout !

Le hameau traversé, commence la première difficulté de la randonnée. 2.200 mètres de montée continue vers un autre hameau, Seychal.

À part l'un ou l'autre court passage encombré de pierres ou de bois mort qui roulent sous les pieds, nous suivons un beau chemin à l'ombre de la forêt. Une forêt qui s'éclaircit à l'approche du sommet pour laisser finalement place à des pâturages parsemés de rochers. De toute beauté !

Le hameau de Seychal n'est que ruines ! À part deux maisons encore intactes dont je ne suis même pas sûr qu'elles soient encore habitées en permanence, tout ici est effondré. Comme si un tremblement de terre avait tout dévasté !

Quoiqu'il en soit, l'endroit est sublime et c'est dans ce petit coin de paradis que je décide de me poser quelques minutes pour y casser la croûte.

Ensuite, nous nous dirigeons vers le premier site remarquable de la randonnée, le Cheix Blanc. Séparé d'un peu plus d'un kilomètre de Seychal, c'est aussi le premier sommet du parcours, à 1.102 mètres d'altitude.

Ici aussi la fiche du topoguide nous fait emprunter des chemins non répertoriés sur les cartes. Il va falloir redoubler d'attention pour ne pas encore se tromper !

Mais tout se passe bien, le fléchage est suffisamment visible. À l'approche de Cheix Blanc, le chemin est toutefois envahi par une végétation rampante qui me rappelle que randonner en short ce n'est pas toujours l'idéal.

Le point de vue de Cheix Blanc est un gros tas de "cailloux" qu'il faut escalader...

... pour accéder à un panorama imprenable sur les alentours !

Montperoux, deuxième attraction de la randonnée ne se trouve qu'à 500 mètres à peine de Cheix Blanc, en descendant sur la crête. Mais s'y rendre, dans les conditions actuelles, n'est pas une sinécure !

De nombreux arbres morts sont tombés au sol, la végétation a tout envahi. Bref, un véritable parcours d'obstacles que je n'aime pas du tout ! D'ailleurs, j'ai toujours détesté les parcours d'obstacles, même (surtout ?) dans une vie antérieure !

Puisque l'accès à Montperoux se mérite, il faut bien que la contrepartie soit à la hauteur. Et là, ça dépasse toutes mes attentes. C'est absolument magnifique ! Oui, je sais, ce n'est pas le Pérou, mais quand même !

De Montperoux au site panoramique de Pierre Pamole, dernière attraction de la randonnée, parcourir les 3.300 mètres qui les séparent n'est qu'une formalité, si je puis dire.

Certes, après une courte descente, nous ne faisons que monter, pour atteindre le sommet à 1.198 mètres d'altitude. Mais c'est un chemin carrossable tout du long que nous suivons, puisque même les personnes à mobilité réduite peuvent accéder au site en voiture.

Arrivés au pied du site panoramique, deux accès sont possibles. Soit celui, abrupt, qui monte direct vers le sommet, soit celui plus "civilisé" qui monte progressivement pour arriver au site par l'arrière.

C'est ce dernier que j'emprunte et que je vous conseille car il permet de parcourir le chaos rocheux qui orne le sommet. C'est de toute beauté !

Le site de la Pierre Pamole, ce n'est pas un, mais deux belvédères, chacun avec sa table d'orientation. Du premier, le plus haut, la vue est dégagée sur 360 degrés, permettant d'observer jusqu'au Puy de Dôme et même les Alpes.

Il se dit que lorsque les conditions météo sont favorables, on peut même y apercevoir le Mont Blanc ! Ah, ce Mont Blanc, quelle obsession ! En tout cas, aujourd'hui il n'est pas visible.

Le deuxième belvédère se trouve un peu plus loin que le premier, quasi dans l'axe du chemin empierré qui mène à celui-ci. Comme nous sommes plus avancés sur la montagne, la vue y est plus dégagée vers le sud. C'est tout aussi beau !

Pour quitter la Pierre Pamole, pour la troisième fois du parcours, nous devons emprunter un chemin qui n'existe sur aucune carte. J'ai donc choisi un chemin qui n'est forcément pas le bon !

Le bon chemin débute après la deuxième table d'orientation... d'après le topoguide que, dois-je vous le rappeler, je n'ai pas avec moi.

Moi, je prends un chemin qui existe sur carte et débute dans le chaos rocheux avant d'arriver au premier belvédère. Ce chemin existe donc bel et bien mais il est très difficile dans le bois tant la pente est abrupte. Sans le connaître, prenez le chemin officiel, ce devrait être à mon avis plus praticable.

De la Pierre Pamole jusqu'à l'arrivée, le chemin ne fait quasi plus que descendre. On se dit que ce n'est plus alors qu'une formalité mais détrompez-vous, il n'en est rien ! C'est même à mon sens la partie la plus difficile de la randonnée.

Jusqu'au col du Pertuis, le chemin n'est en fait que le lit asséché de ce qui doit être un torrent au printemps, à la fonte des neiges. Ou peut-être même en cas d'orage violent comme on peut en rencontrer en montagne.

C'est-à-dire que le chemin est couvert de pierres qui roulent sous les pieds, ou de sable qui s'affaisse sous le poids du corps. Cela requiert énormément d'attention et de prudence et ça finit par devenir extrêmement fatigant. C'est à coup sûr, pour moi, la partie du parcours la moins agréable.

À peu près à mi-chemin entre la Pierre Pamole et le col du Pertuis, vous ne manquerez sans doute pas de voir un panneau "Pierre du Cerf".

Ce panneau se trouve deux cents mètres avant un autre chemin qui, sur la carte IGN, mène à la Pierre du Cerf. Comme la carte n'indique pas de relation entre les deux chemins, dans le doute, et sans certitude sur ce que j'allais trouver au bout de ce chemin, j'ai préféré renoncer à y aller.

En plus, de retour au gîte, j'ai pu constater que le topoguide n'évoque pas du tout la Pierre du Cerf même si elle figure sur la carte au même emplacement que sur la carte IGN...

Nous arrivons au col du Pertuis. Si ce n'est une croix de chemin assez exceptionnelle dans sa conception, il n'y a pas grand-chose à y voir. Pas de quoi s'y attarder, je veux dire...

Du col du Pertuis, nous descendons vers l'Ojardie par un chemin, dans sa première moitié, de la même veine que le précédent, c'est-à-dire couvert de pierres et de bois mort.

Après, quand la pente se fait moins forte, nous retrouvons un beau chemin courant entre les pâtures.

De l'Ojardie jusqu'à l'arrivée, cette fois, on peut dire qu'il ne s'agit plus que d'une formalité.

Il ne reste alors qu'un kilomètre et demi alternant chemin de campagne et route pour rejoindre le parking du départ. D'où aucune voiture n'a bougé depuis ce matin ! Alors, ou ce n'étaient pas des randonneurs, ou ils se sont perdus ! Mais en tout cas je n'aurai croisé que cinq personnes sur le parcours et c'est très bien ainsi !

Je n'ai pas choisi la facilité pour ma première véritable randonnée en Auvergne mais je voulais avant tout un parcours qui me permettrait de découvrir des points de vue sur cette partie du Parc naturel régional Livradois-Forez, la Montagne Thiernoise. Et je ne suis pas du tout déçu !

Cet itinéraire offre un choix de paysages et de chemins extrêmement variés. J'y ai découvert les charmants petits hameaux auvergnats et j'ai profité de fabuleux panoramas que les photos ont bien de la peine à restituer.

Bon, j'ai aussi fait connaissance avec ces chemins plutôt lits de torrents qui vous cassent les pieds et vous fatiguent inutilement. Je veux bien qu'on me dise que c'est ça la montagne, mais pourquoi n'ai-je pas été confronté à ce type de chemin dans les Vosges, alors ? En tout cas, si c'est comme moi votre première expérience ici, pensez à chausser de bonnes godasses à tige montante et à prendre vos bâtons, ça pourrait vous aider.

Sinon, voilà une randonnée que je vous conseille vivement si vous séjournez dans la région !

Vous souhaitez faire cette randonnée ? Vous trouverez ci-dessous la trace GPX de l'itinéraire. J'y ai corrigé l'erreur de parcours du début, le long de la D 321. Cependant, le tracé ne correspond pas à la fiche du topoguide au départ de la Pierre Pamole :