24 Juin 2022
Et voilà, c'est déjà la quatrième et dernière étape de cette édition 2022 de la Marche Européenne du Souvenir et de l'Amitié, même si en arrivant à Houffalize ce matin j'avais un grand doute sur sa tenue.
En effet, de violents orages sont annoncés aujourd'hui et j'ai vraiment cru que les organisateurs allaient annuler les parcours du jour. Mais non, finalement il n'en est rien et c'est donc au centre d'Houffalize que nous nous retrouvons encore très nombreux pour un dernier effort.
Attention, si vous venez sur l'étape en voiture, la situation est pareille qu'à Martelange question parking. Impossible de trouver un emplacement en centre-ville si, comme moi, vous n'arrivez pas très tôt. C'est donc encore une fois un kilomètre qu'il me faut parcourir à pied pour rejoindre le départ...
Allez, c'est parti !
Nous quittons le centre-ville en longeant l'Ourthe orientale par l'avenue de la Gare. Bon, voilà encore une chose que j'avais oubliée ! Il y a donc une Ourthe occidentale aussi, forcément.
La première prend sa source près de... Ourthe, un village de la commune de Gouvy tandis que celle de la seconde se trouve à cinquante kilomètres de là, à Ourt, commune de Libramont-Chevigny. Ça, j'en suis sûr, je ne l'avais jamais appris !
Dans l'avenue de la Gare, nous ne manquerons pas d'apercevoir le monument au brigadier Henri Sebald, le premier soldat français tué sur le sol belge en 1914. Faisons en sorte de ne pas oublier tous ces soldats étrangers morts pour notre liberté.
Dans le prolongement de l'avenue de la Gare, nous marchons alors dans la rue Moulin Lemaire. Dans le méandre de l'Ourthe, nous traversons le cours d'eau et, sur un bief latéral, nous découvrons l'unique vestige du moulin Lemaire, sa roue à aubes.
Pendant un siècle, dès la fin du XVIIIè, Houffalize était un important centre de tannerie et de meunerie. La tannerie Lemaire fabriquait des cuirs durs, pour les semelles.
Le moulin, lui, comportait une scierie, un moulin à écorces, et un moulin à farine.
Après avoir retraversé la rivière, nous escaladons la colline pour atteindre la rue Sainte-Anne que nous suivons plein nord pendant quatre cents mètres.
Nous bifurquons alors à droite sur un chemin de terre pour gagner le bord supérieur du plateau et suivre ensuite le flanc de la vallée à la courbe de niveau. Le cadre est splendide !
Un étroit sentier serpentant entre les prairies nous permet de nous extraire du bois. La vue s'ouvre sur le relief ardennais.
Au bout du sentier, nous nous engageons sur un chemin plus large montant vers le nord puis contournant le vallon d'Hertonfontaine vers l'est.
Le ciel se pare de toutes les nuances de gris mais il n'est pas encore tombé une goutte. Ne nous en plaignons pas !
Peu avant le passage au kilomètre 5, le chemin nous embarque pour un voyage fantastique à travers le bois de Petit Forêt. Personnellement, j'en ai plein les yeux depuis le départ. En douteriez-vous ?
Nous descendons ainsi jusqu'à une petite tête de vallée où la végétation est logiquement plus dense.
Puis nous remontons sur un mamelon avant de redescendre vers le ruisseau de Sommerain.
La vallée est très humide, le chemin, pour la première fois en quatre jours, passablement boueux.
Nous remontons lentement sur le relief, le long du Mont de Gorhé, en direction de Brisy, un hameau de la commune de Gouvy.
Et ce ciel menaçant qui maintient le suspense...
À hauteur d'Al Creû dol Berbusette, le chemin se civilise. Il troque son revêtement boueux contre de l'asphalte.
Un asphalte qui ne nous emmène pas jusqu'à Brisy puisque, avant d'y arriver, nous bifurquons à gauche en direction de Sommerain.
Puis, au bout d'un kilomètre, nouveau changement de direction, nouveau chemin de campagne. Encore une belle variété de paysages, cette étape est un régal.
La traversée de la N827, à Sommerain, me donne l'occasion de remercier les policiers militaires qui assurent notre sécurité. Avec, aussi, l'appui médical réparti tout le long du parcours, l'organisation est réellement au top ! Merci à la Défense belge !
La N827 traversée, ce sont trois kilomètres et demi à travers le massif forestier du Fayai qui nous régalent les sens.
Le ruisseau de Sommerain, que nous retrouvons, marque la sortie du massif du Fayai. Mais, diantre, allons-nous devoir nous mouiller les pieds !? Que nenni ! Un passage sur le côté nous permet de le franchir d'une enjambée.
S'il n'y avait le bruit de la circulation, on se rendrait difficilement compte que nous approchons de l'autoroute E 25 à hauteur de l'aire des Nutons. Une aire que ceux qui se dirigent vers le Luxembourg au départ de la région liégeoise connaissent sans doute bien.
Le passage sous l'autoroute marque la mi-parcours d'une étape jusqu'ici superbe. D'ailleurs, même la météo semble de nouveau en notre faveur.
Nous aurions pu directement aller dîner à... Dinez si nous avions pris à gauche sur la N 30. Mais non, au lieu de ça, les organisateurs nous font faire le tour de la Fière, un lieu-dit au nord du village.
Et comme ce détour est loin d'être désagréable...
Et puisqu'en plus, nous sommes récompensés de nos efforts ! Même si c'est étrange de recevoir le dessert avant le dîner...
Car la grande halte n'est que cinq cents mètres plus loin, en face de l'église Saint-Urbain érigée en 1938 !
Rassasiés, nous reprenons la route. Nous passons devant le cimetière de Dinez dans lequel, étrangement, se dresse un clocher d'église... sans église.
Tout s'explique, en ce bas monde. Il s'agit du clocher de l'église primitive de 1755. Celle-ci fut détruite en 1938 lorsqu'on en bâtit une nouvelle un peu plus bas dans la rue. Classé, le clocher fut conservé.
Nous continuons vers le sud en direction de Mont. Dinez avait fusionné avec Mont en 1795. Avant que Mont ne fusionne avec Houffalize en 1977. La fusion des communes, une longue histoire, en Belgique.
À Mont, un poste de secours est installé juste devant l'église Saint-Pierre. Admirez le pragmatisme de nos secouristes militaires belges si vous deviez passer de vie à trépas !
De Mont, nous obliquons vers le sud-ouest en direction d'Achouffe. Le chemin suit la crête avant de descendre dans la vallée de l'Eau de Martin Moulin.
Achouffe est sans doute bien connu des spécialistes ès bières belges puisque c'est ici que se fabrique la Chouffe.
Nous n'avons pas le temps de boire une bière, et puis moi, de toute façon, ce n'est pas ma tasse de thé...
Je suis bien plus séduit par ce parcours de deux kilomètres le long de l'Eau de Martin Moulin. Un véritable enchantement !
Bon, c'est aussi le moment choisi par la météo pour nous arroser le maillot. Oh, rien de bien terrible mais sans doute assez pour que certains se sentent obligés de sortir la cape. Mais c'est tellement épisodique que je ris... sous cape, de voir tout le monde autour de moi la mettre, l'enlever, la mettre...
Au bout de ces deux kilomètres enchanteurs, nous faisons une pirouette à gauche pour remonter sur le relief.
Pendant quatre kilomètres, nous empruntons un superbe chemin nous proposant des paysages variés auxquels le ciel menaçant apporte une touche dramatique.
Mais si nous entendons bien le tonnerre gronder autour de nous, plus aucune goutte ne viendra refroidir nos ardeurs.
Nous ne refuserons d'ailleurs pas un dernier rafraîchissement avant l'arrivée ! C'est le dernier jour, il faut vider les stocks, nous dit-on. Alors, au diable les varices !
Si la traversée du quartier de Fin de Ville, à Houfalize, est encore agréable, nous n'en dirons pas autant du tronçon le long de la N 30. Mais ce n'est sûrement pas cela qui va gâcher cette superbe randonnée.
D'autant qu'on parle là de quatre cents mètres avant de quitter la N 30 pour descendre le flanc de la vallée par un chemin à travers bois pour gagner l'arrivée de l'étape au centre d'Houffalize.
Et c'est avec Tristan et Martine que nous fêtons fièrement notre réussite sur ces 4 x 32 km de la MESA 2022 !
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Si vous voulez revivre cette étape en vidéo 3D, c'est ici :
Appréciation du parcours :
Cette étape au départ d'Houffalize était probablement la plus belle de cette MESA 2022, certainement parce qu'elle propose un parcours plus varié que celle de Vielsalm qui était également très belle.
Et puis, aujourd'hui, le ciel faisait partie du spectacle, aussi. Mais ça, aucun organisateur ne vous le garantira à chaque fois !
Comme d'habitude, nous avons retrouvé une organisation impeccable sur les quatre jours de marche. Et la pandémie due au COVID-19 n'aura pas fait perdre son succès à cette marche emblématique du calendrier belge puisque pas moins de 17.000 personnes en auront sillonné les différents parcours proposés cette année.
C'est sûr, personnellement, je reviendrai. Et, qui sait, peut-être nous y croiserons-nous ?
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Vous souhaitez parcourir cette étape de la MESA ? Vous trouverez ci-dessous la trace GPX de l'itinéraire tel que je l'ai suivi :