17 Juin 2021
Aujourd'hui, avec 18,5 km annoncés entre Dolancourt et Baroville, c'est une étape plus courte que les précédentes qui nous attend. Comme déjà évoqué hier, le profil du parcours s'avère intéressant avec de beaux dénivelés. La température sera toujours aussi chaude mais la traversée de nombreux massifs boisés devrait préserver nos organismes.
Nous démarrons donc de la mairie de Dolancourt, en direction de l'est. Après être passés sans nous y attarder devant l'église Saint-Léger, nous longeons le Landion, un affluent de l'Aube.
Du petit barrage qui en régule le cours, nous pouvons jeter un œil sur le lavoir construit en 1855 et entièrement restauré entre 1978 et 1981.
C'est d'ailleurs tout le quartier, depuis la place de la mairie, qui, en 2011, a profité d'un important réaménagement lui donnant un cachet certain.
À la sortie de Dolancourt, nous faisons face à la première difficulté du jour. Sur trois-cents mètres à travers la Prairie - qui n'en est pas une -, nous allons nous élever de quarante mètres, soit un dénivelé moyen de 13% ! Comme échauffement, on ne fait pas mieux !
Nous débouchons dans une grande clairière cultivée, le Gratte-Pain, que nous traversons sur six-cents mètres avant de pénétrer dans le Bois des Vaucels.
Le chemin, en bon état et agréable, continue de s'élever, mais plus doucement, jusqu'à atteindre le sommet au milieu du bois.
À la sortie du bois, longeant la lisière, le chemin passe par le bien-nommé Dos d'Âne puisqu'il monte, descend, puis remonte à nouveau pour atteindre la ferme du Gagnage.
Passant devant la ferme, nous nous faisons attaquer par trois molosses ! L'un mord même Kévin au mollet mais heureusement sans conséquence ! Nous poursuivons notre chemin sans nous attarder...
Trois-cents mètres après la ferme, à en croire la carte IGN et l'application Via Francigena, nous aurions dû prendre le chemin à droite puis un sentier à gauche pour longer la lisière boisée. Mais ce dernier n'existe plus. Le balisage non plus, d'ailleurs.
Ceci dit, le panorama depuis ce sommet est magnifique.
Nous rebroussons donc chemin pour rejoindre la D 113 où nous retrouvons le balisage caractéristique rouge et blanc du GR. Au bout de cent-vingt mètres, nous quittons toutefois la Départementale pour descendre dans le creux du vallon.
Ici aussi l'itinéraire ne suit pas le tracé officiel. Au lieu de reprendre la Départementale, nous continuons sur un chemin de campagne au creux du vallon. Ce qui n'est finalement pas plus mal !
En descendant à travers la Vau - c'est le nom du vallon - nous entrons dans Fravaux par le cimetière et l'église Saint-Laurent.
Celle-ci fut construite au XIIè siècle. Des peintures datant du XIVè siècle en recouvraient les murs et la voûte. Malheureusement, manquant de moyens pour les entretenir, la commune les fit recouvrir de badigeon au début du XXè siècle. Il n'en reste aujourd'hui plus aucune trace visible.
La traversée de ce village de quarante habitants s'effectue en peu de temps.
Tiens, pour l'anecdote, les habitants de Fravaux sont appelés les Veudrais, du nom local d'un lézard connu pour être particulièrement tenace. Tenace ? Etrange pour un village dont la population décroît rapidement !
Après un coup d'œil sur le lavoir local, nous quittons les lieux par la Varlan, un vallon couvert dans sa première moitié par un vignoble.
Après le vignoble, l'ascension dans la Varlan se poursuit en sous-bois.
En y prêtant attention, on pourra voir d'anciennes structures bétonnées sur le côté gauche du chemin. Il s'agit en réalité de vestiges d'un camp de formation des officiers construit par les Allemands durant la seconde guerre mondiale. Ils le détruisirent en août 1944 lors de leur retrait.
À la sortie de la Varlan, le chemin zigzague sur un plateau agricole entre la Friche de Bligny et le Beauchot. Une tour mystérieuse, en pierres, ponctue le paysage.
Un court passage boisé marque la sortie du Beauchot, avant de descendre dans le Vau Bar et de remonter sur le versant opposé. Nous pénétrons alors dans la Forêt domaniale de Proverville pour un parcours boisé de près de deux kilomètres.
De la sortie de la Forêt domaniale de Proverville, le chemin redescend vers Bar-sur-Aube par la Côte de Troyes, offrant de belles vues sur la vallée.
Mais le clou du spectacle apparaît une fois la dernière lisière boisée franchie. Le vallon des Provenchevaux nous dévoile alors toute sa beauté tandis que Bar-sur-Aube nous tend déjà les bras !
Nous gagnons la vallée de l'Aube à Proverville, sis sur la rive gauche du cours d'eau, face à Bar-sur-Aube. Nous traversons ce joli village sans grand intérêt par la D 46.
Après être passés devant l'église de l'Assomption-de-la-Vierge, nous apercevons un lavoir en contrebas de la route, au bord de l'Aube. Ce sera le lieu idéal pour casser la croûte.
Pause terminée, nous reprenons la route. Nous entrons dans Bar-sur-Aube par le quartier de La Croisette. Si ailleurs ce nom évoque douceur et volupté, ce ne sera pas le cas ici ! Jugez plutôt.
Pour rejoindre la ferme de Sainte-Germaine, cent-cinquante mètres plus haut, c'est une côte d'un kilomètre de long qui nous attend. Ça représente ainsi un dénivelé moyen de 15% sachant que certaines portions sont vraiment raides de chez raides !
De plus, par endroits, le chemin est tellement étroit que j'ai une pensée pour l'ami Frédéric qui nous suit à quelques jours d'intervalle avec sa petite charrette ! Mais comment va-t-il donc s'y prendre ?
Sur la colline éponyme, nous découvrons la ferme de Sainte-Germaine. Si on en croit une tradition orale, c'est ici qu'aurait été enterrée Sainte-Germaine après avoir été décapitée par Attila le Hun.
Ce qui est sûr, en tout cas, c'est que de là haut nous bénéficions d'un beau point de vue sur les environs.
Nous laissons derrière nous la ferme de Sainte-Germaine et contournons le camp romain. Oh, ne vous attendez pas à quelque-chose d'exceptionnel. Si la présence des Romains est ici attestée, le seul vestige encore visible est un modeste bassin rectangulaire.
Après le camp romain, nous filons tout droit plein sud à travers le plateau agricole de la Petite Sainte-Germaine. À 330 mètres d'altitude, nous ne sommes pas loin du point culminant de la randonnée et d'ici la vue s'étend très loin.
Le Bois du Pimeux est le dernier massif forestier à traverser avant l'arrivée à Baroville. Ce qui ne devait être qu'une partie de plaisir se transforme toutefois en galère. Des travaux de déforestation sont en cours et le chemin ressemble plus à un champ labouré que la végétation qui le borde ne permet pas vraiment d'éviter.
Il y en a quand même que ça amuse ! Bon, il fera moins le malin quand il s'étalera dedans un peu plus loin !
Bon, heureusement, cette situation ne dure que quelques centaines de mètres et nous pouvons finalement pleinement apprécier la traversée du Bois du Pimeux et du bois de la Grande Côte que juste la limite de communes sépare.
Au sortir du bois, nous débouchons sur les hauteurs du vallon de Servienne et ses nombreuses vignes s'étendant à perte de vue. Le paysage est tout simplement sublime.
Baroville, terme de notre étape, nous attend blotti au creux de différents vallons.
On y compte une cinquantaine d'exploitants viticoles et les 217 hectares de vignes en font le plus grand vignoble de la région de Bar-sur-Aube.
En traversant Baroville pour atteindre l'église Saint-Etienne, point final de notre randonnée, nous croisons justement le guide officiant lors de l'opération "1 jour, 1 église". Elle est prévue ici le 26 juillet, trop tard pour nous, donc.
Qu'à cela ne tienne, puisque l'église est ouverte, nous irons la visiter par nous-mêmes. Mais nous y sommes à peine arrivés que le guide nous rejoint et nous en offre une visite guidée ! Ah, ben ça c'est extrêmement gentil ! Merci Monsieur, d'autant que nous allons apprendre plein de choses intéressantes sur cette église du XVIIIè siècle bâtie sur les vestiges de celle du XIIé !
Cette étape est certainement à classer parmi les plus belles de la Via Francigena entre Calais et ici ! On y trouve tous les ingrédients d'une randonnée comme je les adore : du dénivelé, des bois, de la campagne, du patrimoine et par dessus tout de magnifiques chemins ! Bref, j'en redemande et je ne peux que vous la recommander si vous séjournez dans la région.
Si vous souhaitez parcourir cette étape de la Via Francigena, vous trouverez ci-dessous la trace GPX :